La vie avec trois enfants étant ce qu'elle est, gratifiante, mais assez exigeante, fait en sorte que l'on se retrouve très fréquemment en train de jongler avec notre lot d'attention à prodiguer à chacun. Justice et Équité étant des mots très importants pour nous, nous négocions avec ardeur les virages serrés de notre rôle parental afin de ne négliger personne.
Il faut accorder du temps à l'aîné qui fait ses premières armes sur les bancs d'école, être à l'affut de ses inconforts, inquiétudes, l'encourager dans ses apprentissages, le féliciter de ses exploits. Il réclame haut et fort sa part d’attention de notre part et en prendrait toujours plus, plus, plus.
Il faut prendre le temps de stimuler la petite dernière, la faire marcher, lui parler, lui montrer à jouer, explorer le monde avec elle. La faire manger (ou du moins la stimuler! Go!go!go!), l'allaiter, la bercer, changer ses couches, la promener dehors pour qu'elle y fasse de beaux dodos durant la journée. Pour le moment, son univers s’appelle Maman et elle sait réclamer ce qui lui est dû!
Et entre ces deux petites créatures, il y a un petit milieu moelleux, tendre, joyeux, qui ne demande jamais rien sauf sa petite routine de garçonnet de trois ans et demi. Il se satisfait du fait d'être entouré par les membres de sa famille, refuse la nouveauté sous prétexte de préférer recevoir les vieilles choses de son grand frère, navigue entre l'envie d'être un superhéros comme son frère et le goût d'être un tout petit enfant pour reprendre sa place de bébé dans la famille.
Ce petit milieu moelleux, tendre et joyeux, ne demande jamais rien. Il en a toujours assez et se satisfait de peu. Mais nous nous faisons un devoir en tant que parents de le nourrir de belles expériences, de nouveauté (même s'il n'en veut pas! Il faut bien des nouvelles chaussures à l'occasion, non?), de moments spéciaux rien qu'avec maman ou avec papa, de petites routines bien à lui pour peupler son imaginaire de douceurs que lui seul peu pleinement apprécier.
En tant que maman de ce petit homme du milieu, je me rends compte qu'il serait trop facile d'oublier de planifier des choses pour lui, de lui procurer de nouveaux vêtements (et non pas seulement ceux de son grand frère), car il ne demande jamais rien. Il est toujours heureux, il s'amuse bien seul, il ne semble jamais en manque.
Mais c'est bien mal me connaître! Car j'ai le mot Justice tatoué sur moi et que mon coeur et ma tête de maman sont divisés à parts égales entre mes enfants, qu'ils en demandent plus ou qu'ils en demandent moins.