Scripto de Gallimard, 2009 - 165 pages - 8,50€
A Vron, petit village français, l'arrivée de l'allemand Tobias Grüber suscite murmures et ragots quant à la motivation de son installation dans une ferme isolée, avec ses chevaux et sa solitude sauvage. Ariane, quinze ans, découvre un cow-boy au regard triste, vingt-sept ans dans les bottes, un silence de plomb qui l'enferme car Tobias est rentré au pays pour solder un crime commis dix ans auparavant. Sa jeune soeur Lotte, qui travaillait l'été à Vron, a été violée et assassinée. Jamais le coupable n'a été inquiété.
Tobias ne vient pas fouiller le passé pour déranger et régler ses comptes, ses intentions sont plus personnelles, il les explique à Ariane qui reçoit également une place de lad dans sa ferme, avant de comprendre qu'elle devra assister l'allemand dans son pèlerinage.
C'est un été particulier et morbide qui s'annonce, deux mois durant lesquels les sentiments d'Ariane seront à vif et serrés dans un étau. « Vous vous tromperiez davantage encore en pensant que je m'apprête à raconter une histoire d'amour entre une fille de quinze ans et un homme de vingt-sept. Jamais il n'y eut d'amour entre Tobias et moi. Du moins, c'est ce qui me semblait, à l'époque. Et, évidemment, pas de sexe non plus. Pourtant, au cours de l'été, beaucoup d'habitants de Vron furent persuadés que nous couchions ensemble. »
J'ai trouvé ce texte particulièrement âpre et sec. La sensation accablante de la chaleur estivale ne m'a pas frappée, j'ai davantage ressenti le poids lourd des deux personnages - entre l'allemand, fermé et mutique, et la jeune française, qui lui rappelle sa soeur morte, paralysée par sa fascination pour l'histoire, le jeune homme, le passé et le fantôme de Lotte.
C'est un roman très étrange, prenant du début à la fin, et qui se lit d'une traite. Un roman où il est question de mémoire, au sens très large. J'avoue que cette lecture laisse un arrière-goût amer, pas désagréable, mais l'illusion par la couverture guillerette d'un instant rafraîchissant serait honnêtement trompeur. (Après tout, il est question de mortelle mémoire !)
C'est du très bon Jean-Paul Nozière, bien sûr !
Tobias ne vient pas fouiller le passé pour déranger et régler ses comptes, ses intentions sont plus personnelles, il les explique à Ariane qui reçoit également une place de lad dans sa ferme, avant de comprendre qu'elle devra assister l'allemand dans son pèlerinage.
C'est un été particulier et morbide qui s'annonce, deux mois durant lesquels les sentiments d'Ariane seront à vif et serrés dans un étau. « Vous vous tromperiez davantage encore en pensant que je m'apprête à raconter une histoire d'amour entre une fille de quinze ans et un homme de vingt-sept. Jamais il n'y eut d'amour entre Tobias et moi. Du moins, c'est ce qui me semblait, à l'époque. Et, évidemment, pas de sexe non plus. Pourtant, au cours de l'été, beaucoup d'habitants de Vron furent persuadés que nous couchions ensemble. »
J'ai trouvé ce texte particulièrement âpre et sec. La sensation accablante de la chaleur estivale ne m'a pas frappée, j'ai davantage ressenti le poids lourd des deux personnages - entre l'allemand, fermé et mutique, et la jeune française, qui lui rappelle sa soeur morte, paralysée par sa fascination pour l'histoire, le jeune homme, le passé et le fantôme de Lotte.
C'est un roman très étrange, prenant du début à la fin, et qui se lit d'une traite. Un roman où il est question de mémoire, au sens très large. J'avoue que cette lecture laisse un arrière-goût amer, pas désagréable, mais l'illusion par la couverture guillerette d'un instant rafraîchissant serait honnêtement trompeur. (Après tout, il est question de mortelle mémoire !)
C'est du très bon Jean-Paul Nozière, bien sûr !
> l'avis de Jean de la Soupe de l'Espace et d'autres infos sur le site de l'auteur