Interrogée par Cyberpresse, l'auteure et éditrice Mélanie Vincelette, rejette cette idée : l'écrivain n'achève jamais un livre « avant la dernière minute » parce qu'il trouve toujours des éléments à modifier, explique-t-elle. Et l'éditrice reste interdite : « Je ne peux même pas penser à ça. Nous avons publié un roman de Nelly, L'enfant dans le miroir, et nous n'avons même pas eu le courage d'en discuter entre nous, même si tout le monde parle de rééditions. »
De son côté, l'éditeur Jean Barbe tient un tout autre discours : « Tout dépend des ayants droit, de la famille. Ce sont eux qui décident. La majorité du monde de l'édition, et je n'en fais pas partie, considère qu'il s'agit d'une business. S'il y a de l'argent à faire, c'est bon. Demander s'il y a une éthique dans le monde de la business, c'est répondre à la question. »
Car de toute manière, la volonté des morts, on se nettoie les lèvres gourmandes avec, en clair. Respecter les indications laissées ou ne pas les respecter, la question se pose. Kafka nous pose d'outre-tombe la question, avec des aventures judiciaires plutôt folkloriques, de même que Nabokov doit encore grincer des dents comme sa Laura paraît, malgré les consignes laissées à son fils.
Que t'en semble, lecteur, comme interrogeait La Fontaine ? Quel délai de pudeur est nécessaire pour que cela ne ressemble pas trop à de l'arrivisme éditorial ? Seuil n'était pas disponible pour nous répondre sur le moment.