La mort de ma mère intervient de manière si imperceptible qu’on ne sait même pas quand exactement le papillon de la mort s’est posée sur elle. A contrario, catastrophiste comme elle le fut sa vie durant, elle aurait été en pareil moment, en moins en proie à des convulsions en règle.
En somme, elle n’avait presque pas besoin de mourir pour mourir. Nous étions tous présents à son chevet, mais nous ne l’avons pas vu mourir. C’est comme si, absurdement, elle n’était jamais morte.
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Mama était si rare dans son genre précieux, qu’on n’a pas eu besoin de verser sur elle de l’eau
d’or.
Pardon pour cet aphorisme précieux, au sens péjoratif du terme!
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A la mort de cette autre femme, le papillon de la mort est arrivé sans surprise: il sent le muguet.
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Qu’on vive en roi ou en simple valet, on n’envisage pas en esthètes, et encore moins en artistes, sa propre mort, comme un peintre du dimanche, qui ajoute chaque jour une touche ou un trait isolé, à son portrait d’homme mort debout.
Au revoir Jean Cocteau!
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Oui, il existe certes de nombreux hommes qui vivent sous influence, mais il n’en demeure pas moins que nous vivons tous sous influence, celle de la mort seule!
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Il existe des philosophies et non une philosophie unique. Cependant, quelles que soient les idéologies qui les sous-tendent, il est un tronc commun à toutes. C’est leur réflexion sur une certaine mauvaise utilisation de la vie que tous les hommes commettent à un moment ou à un autre de leur existence.
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Certains hommes préfèrent se lancer à l’assaut des autres plutôt que de leurs proches les plus immédiats.
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Nous vivons, nombreux, un passé qui exaspère, un maintenant neutralisant et un lendemain timide.
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Mon Dieu, combien je préfère davantage être l’exégète, même maladroit, des pierres blanches au fond du ruisseau que celui du comportement des hommes en société!
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Le cimetière, ce coin douillet du monde, où presque personne ne vient se vautrer des journées entières, pour retrouver paix et sérénité, et où les passions stériles, les vanités médiocres et les exigus intérêts matériels y sont plus enterrés que les hommes qui les ont vécus.
À suivre...