Little Zizou premier film écrit et réalisé en 2008 par la talentueuse Sooni Taraporevala, scénariste de Salaam Bombay et de bien d’autres films de Mira Nair.
Ce film est une délicieuse comédie intimiste sur des familles Parsies vivant à Bombay mais il n’est pas toujours facile pour une étrangère que je suis de percevoir toutes les finesses et subtilités et rire lorsque que je sens que c’est attendu.
C’est l’histoire de deux familles parsies voisines qui sont en conflit, tout les oppose et cette bataille est orchestrée par les deux chefs de famille Boman Pressvala éditeur d’un journal libéral et Cyrus II Khodaiji prêtre ultra conformiste. Le téléspectateur assiste à ces rivalités à travers le regard de Xerxès , un enfant de onze ans, fils cadet de Khodaiji. Ce jeune garçon, fan inconditionnel du footballeur Zinedine Zidane, n’a qu’un souhait : que sa Maman, morte depuis plusieurs années ait le pouvoir de faire venir à Bombay le légendaire footballeur. Il pense en effet que sa Maman est devenue un ange et qu’elle peut faire des miracles.
Son grand frère Art, dessinateur humoristique est follement amoureux de Liana, la fille ainée de Pressavala et il est assez vieux pour ne plus tenir compte de l’opinion de son père. Alors, il apprécie de passer du temps chez eux, car leur maison est toujours remplie de monde, d’amour et d’éclats de rire.
Au fur et à mesure du film les tensions s’accentuent atteignant leur paroxysme lorsque Pressvala rédige un article sur Khodaiji et bien évidemment les réactions ne se font pas attendre et peuvent rendent le téléspectateur hilare !
Ce film est plein de fraicheur avec la qualité des jeunes acteurs, des enfants qui n’ont jamais été devant la caméra auparavant ce qui leur permet de conserver pleinement leur naturel qui contraste avec l’attitude très théâtrale de Khodaji qui pourrait sortir tout droit d’un dessin animé tellement son personnage est caricaturale. Sooni Taraporevala filme avec justesse et dans les détails ces moments intimes de la vie quotidienne ce qui tranche avec la plupart des films Bollywood. Elle réussit à porter un éclairage sur les coutumes, contrastes et habitudes de la communauté Parsie qui n’arrive plus à se développer et à se moderniser mais sans jamais oublier la joie de vivre qui les caractérise.
Aujourd’hui la plupart des Parsis vivent à Bombay et en Amérique du
Nord, et une majorité d'indiens ignorent tout de cette communauté. Vous rencontrerez sans doute plus facilement un Parsi au Canada qu’à Bangalore ! Pourtant cette communauté est
une des plus significatives d’Inde et a fourni en son temps de nombreux avocats, industriels et hommes politiques. Les critiques sont nombreuses à l'égard des Parsis et isoulignent un taux de
naissances désespérément bas 70.000 Parsis et environ 7 naissances pour mille personnes ! Les Parsis refusent jusqu’à présent d’accepter la reconnaissance d’un enfant d’une femme Parsie qui
aurait épousé un homme d’une autre communauté. Pour beaucoup de leaders de cette communauté il faut continuer de croire en la pureté de la race mais certains pensent au contraire qu' il faut
s’ouvrir aux autres ce qui tend à provoquer certaines dissensions.
La réalisatrice, Soona Taraporevala, elle-même Parsie essaie tout au long du film de montrer avec humour et légèreté que la seule attitude à avoir est de sortir de ce fondamentalisme pour que
cette communauté puisse à nouveau briller à Bombay et ailleurs.