D’ailleurs, Sarko est bien sur cette « ligne » quand il ajoute qu’il s’agit de rompre avec une politique menée depuis vingt ans et qui a conduit à détruire des emplois en handicapant la compétitivité de notre économie.
Pas question donc de détruire le business de la (vraie) galette-saucisse en surtaxant consommateurs et producteurs, ça c’est la bonne nouvelle. Y’a plus qu’à espérer qu’elle sera suivie d’effets car, comme les esprits retors du genre « Restons Correct ! » l’ont déjà noté, il n’est pas fait mention des autres « prélèvements obligatoires » que sont par exemple les cotisations sociales ou les impôts locaux…
En attendant, nul ne peut nier qu’il s’agisse d’une annonce propre à remobiliser un électorat de droite quelque peu perturbé à l’approche des élections régionales. C’était sans doute l’objectif, il a des chances d’avoir été atteint. D’autant plus qu’il y a gros à parier que l’explosion de la fiscalité locale sera l’angle d’attaque principal des listes qui tenteront de reprendre les exécutifs régionaux perdus en 2004.
Les camarades socialistes et leurs alliés sont prévenus : s’ils veulent sauver leurs sièges va falloir qu’ils nous expliquent ce qu’ils ont fait de notre pognon…
Sans vouloir souler nos lecteurs, il faut rappeler à ce stade que cette théorie, illustrée par la courbe qui porte le nom de son auteur, reprend à son compte le vieil adage selon lequel trop d’impôt tue l’impôt.
Pour faire très court, Laffer a démontré qu’à partir d’un certain taux d’imposition, le rendement d’un impôt ou d’une taxe baissait en valeur absolue et qu’il existait donc, pour chaque « cas », un taux optimum qui permettait de maximiser le produit fiscal.
L’application de sa théorie peut donc conduire à une baisse des taux d’imposition, directs ou indirects, en vue de faire rentrer plus de sous dans les caisses d’un Etat ou d’une collectivité locale. C’est évidemment paradoxal mais la justesse de la théorie a été démontrée aux USA et au Royaume-Uni aux débuts des mandatures de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher.