Magazine Conso
Ce livre-feuilleton n'apporte pas de réponses, il est étonnamment factuel. J'avoue avoir été dérangée par l'écriture de Yasmina Reza, une série d'impressions, de petits paragraphes. Et je dois admettre aussi que je m'y suis habituée. L'étrangeté du style - raconter par digressions, à long coup de phrases nominales, Sarkozy, un tel homme d'action, est finalement une idée suffisamment paradoxale pour être géniale. Et, de manière inattendue, elle s'affirme d'autant mieux quand elle le quitte.
Nos impressions sont variées et personnelles, pas seulement des effets d'humeurs sur des faits divers. Comment pourrait-il en être autrement ? On ne peut réduire – et c'est heureux – un Etre à 189 pages. Et encore moins un homme au destin international.
YR nous offre des moments poliment empruntés au temps accéléré qu'est la vie de Nicolas Sarkozy. Elle nous offre de l'expérience vécue, des faits, surtout pas de généralités. Alors … cela parle à chacun, et aucune vérité générale sur l'homme ne peut en découler.
Mon envie d'apprendre de l'homme est frustrée. Je ne sais toujours pas le Sens qu'il donne à tout ça. Je suis lasse d'entendre celle que l'on nous ressert "L'immobilisme, c'est la mort." L'action, l'action, l'action ….. Et YR pose la question et il ne répond pas, je comprends qu'il ne s'offre pas ici.
Les politiques et les autres : il me semble avoir compris qu'une croyance fondamentale du politique est qu'eux, contrairement à nous, ne recherchent pas le bonheur, que le bonheur est incompatible avec la politique. Et cela m'a inquiétée, comme le pouvoir n'était pas un moyen, mais une fin étourdissante. Alors, le départ de Cécilia m'a rassurée. Ce divorce est pour moi la preuve que nous vivons en démocratie ….