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Mangez-moi (Agnès Desarthe)

Par Alexandra

Mangez-moi (Agnès Desarthe)

37 Mangez-moi Agnès Desarthe
L'histoire commence

 par "Suis-je menteuse ? Oui, car au banquier, j'ai dit que ..." ... c'est parti, il y a fort à parier pour que cette histoire nous concerne tous !

J'ai aimé ce livre pour sa légèreté de dégustation, pour sa tendre convivialité, pour son infinie délicatesse en cuisine, pour la qualité olfactive et gustative de ses produits …. Ce roman - à dévorer délicatement - est une invitation à dîner. La maîtresse de maison a rêvé son marché ; elle a parcouru les étals ; elle a choisi ses fruits et ses légumes de main de maître, d'œil expert, de cuisinière émérite ; elle a posé sur la table tous ses ingrédients pour qu'ils diffusent leurs saveurs acres et douces ; tous les éléments de la vie se mêlent au dîner comme on offre un cadeau confidentiel, précieux, providentiel ! Mangez-moi ! Dégustez ce que je confectionne avec la vie, le jardin, ma vie, mon jardin. Faites de mes talents et de mes douleurs le meilleur de moi-même … J'ai aimé cette idée sous-jacente que pour s'en sortir, il est aidant d'accueillir d'autres mains à la pluche et d'offrir ce que l'on fait de mieux pour être nourri en retour … Ce livre est un antidote au cercle vicieux de la solitude, ce livre est le trampoline dont on a besoin pour passer d'une phase à une autre …

Vous l'aimerez aussi si la différence entre femme et mère vous est familière ou étrangère, si la nuance entre femme et épouse vous touche ou vous rebute, si la solitude vous interpelle que vous soyez seul ou accompagné, si la transition d'une étape à une autre vous affole ou vous inspire, … ou plus prosaïquement – et c'est tout le talent d'Agnès Desarthe, si vous aimez cuisiner et recevoir et manger et aimer et partager et revivre et re-aimer et re-partager et pardonner et être pardonnée, et et et , mangez-le, ça fait tellement de bien …

A quelles autres œuvres cela me fait-il penser ?

Dans un registre très différent, mais autour du thème osé des effets qu'on ne dit pas de la maternité, j'ai pensé à Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver (note dans ce blog)


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