Lors du salon de la revue, qui se tient à Paris ce week-end, une table ronde réunira samedi 17 octobre, les revues Europe, avec Jean-Baptiste Para, Conférence, avec Christophe Carraud et Siècle 21, avec Timour Muhidine, sur le thème « La revue, cheval de Troie pour la littérature étrangère en France ».
Exemple magnifique de ce que font certaines revues pour faire connaître ici des écrivains d’autres pays, un ensemble consacré à la poète italienne Alda Merini, dans le numéro 26 de la revue Conférence, paru au printemps 2008. Qu’il suffise de dire qu’il comporte plus de quatre-vingt pages, distribuées entre prose et poésie plus une introduction de Patrick Reumaux situant Alda Merini et son œuvre.
bio-bibliographie d’Alda Merini
La pistola
che ho puntata alla tempia
si chiama Poesia
Le pistolet
pointé sur ma tempe
s’appelle Poésie
Dietro ogni
libertà aspirata
c’è in agguato
una belva
Derrière chaque soupir
de liberté
se tient en embuscade
une bête féroce
Mi hanno fatto mangiare
la placenta
dei miei libri.On m’a fait manger
le placenta
de mes livres
Gli orologi
non sono
mai andati
agli appuntimenti.
Jamais
les horloges
ne sont allées
aux rendez-vous
Non ho più notizie di me
da tanto tempo.Je n’ai plus de nouvelles de moi
depuis si longtemps
Quando dormo
ascolto
Quand je dors
j’écoute.
Alda Merini, extraits de Aforismi e magie, Aphorismes & Gri gri, Milano, Biblioteca Universale Rizzoli, traductions de Patrick Remaux, in revue Conférence, n° 26, printemps 2008, pp. 224, 226, 232, 248, 259 et 260.
Introduction et aphorismes qu’on peut lire en ligne ici