Je les appelais mes p'tites vieilles avec affection… enfin ça restait dans ma tête parce que sinon les p'tites vieilles en question m'auraient retourné une baffe à faire trois tours sans toucher les élastiques de mon caleçon, si elles avaient entendu ce petit surnom.
Ces deux dames-là tenaient une de mes cantines préférées du temps d'avant, du côté de Boulogne, un de ces endroits un peu hors du temps et des modes où crème caramel veut encore dire damnation immédiate !
J'aimais trainer là de temps en temps, surtout parce que leur troquet se trouvait juste juste en face du marché, enfin d'un des marchés boulonnais puisque Boulogne fait partie de ces villes qui ont la chance d'en avoir plusieurs.
Et forcément mes jours préférés étaient ceux où je me retrouvais là en même temps que le fleuriste, celui à qui il manquait un doigt, que le boucher, le gros du fond, que le commis du charcutier à qui il ne valait mieux pas parler de trop près après 11h et quelques coups de rouge… Je les retrouvais eux et toute une foule de personnages du marché…
Les tables étaient rares, mais quand on avait la chance de s'installer à l'une d'elle… La cuisine était une cuisine familiale une cuisine de ces familles où il faut faire tomber un ou deux crans de ceinture si l'on veut éviter l'asphyxie dite du ventre remontant.
Et à cette table, malgré tout, malgré la petite tranche de pâté de tête qu'on n'avait fini en ronronnant et le plat du jour toujours réconfortant et dans l'air de la saison, malgré tout, quand arrivait l'heure du fromage on se régalait les yeux du petit plateau qui arrivait avant de plonger dedans le pain d'une main et le couteau de l'autre.
Pourtant on savait qu'ensuite il faudrait affronter les desserts et que dans ce domaine… si la crème caramel promettait l'enfer, il arrivait qu'on voit des petits anges à chaque cuillerée de mousse au chocolat… et pourtant comment résister au plateau de fromages et répondre non quand elle demandait en le posant, je remets un p'tit pot de Morgon ?
J'ai toujours été furieusement fromage et quand je rentre un peu tard et sans forcément envie de me mettre aux fourneaux, je commence par regarder si ma bande de souris m'a laissé au moins une petite croûte d'où je pourrais encore tirer quelque chose. Du coup à chaque fois que je pose mes fesses dans un bistrot, comme je le faisais chez mes p'tites vieilles, pour m'attaquer à l'ardoise, je vais directement à la case fromage, enfin où devrait se trouver le fromage… Et là souvent rien, rien de rien ! Il faut dire qu'aujourd'hui les menus des restaurant l'oublient et les formules proposent souvent entrée et plat ou plat et dessert et quand je vois ça j'ai l'œil qui se met en position et le fromage bordel ! Du coup j'ai décidé de me lancer dans une petite lutte, futile sans doute, mais ce sont souvent les petites futilités qui font le sel de la vie, et de vous proposer de crier avec moi… Et le fromage bordel ! et si le cœur vous en dit de rejoindre le groupe que je viens de créer sur Facebook cliquez là :Et le fromage bordel !Pour le retour du fromage aux menus des resto' ! Et forcément fromage au menu…
Petites gaufres fromagères
Ingrédients : 250g de farine – 75g de beurre mou – 20cl de lait – 30g de sucre en poudre – 50g de fromage de brebis des Pyrénées râpé fin – 10g de levure chimique – 4oeufs jaunes et blancs séparés
Pour servir : des tranches fines de lard fumé – du fromage de brebis râpé fin
Versez dans un saladier, la farine, le beurre mou, le lait, le sucre en poudre et la levure chimique et mélangez bien le tout.
Montez les blancs en neige bien ferme, ajoutez-en la moitié dans le saladier et mélangez le tout vivement. Versez ensuite la moitié restante dans le saladier et mélangez délicatement. Finissez en ajoutant le fromage de brebis et en mélangeant une dernière fois.
Avant de mettre la pâte dans le gaufrier beurrez-le bien généreusement, c'est aussi ce beurre qui va donner leur craquant aux gaufres. Une fois les moules bien beurrés, versez la pâte et passez sur le feu le temps nécessaire pour obtenir des gaufres bien dorées.
Pendant ce temps vous pouvez faire dorer les fines tranches de poitrine et râper un peu de fromage. Il n'y a plus qu'à servir gaufres, lard et fromage et à manger tout ça encore bien chaud !
Et comme Mais pourquoi est-ce qu'ils nous cuisinent ça... est entré en période de travaux, les petites recettes qui s'y trouvaient vont revenir par ici… et voilà la première qui était là en V.O.
Tatin de brebis pomme et cerises noires
Ingrédients pour 4 tartelettes de 12cm de diamètre : 160g de fromage de brebis des Pyrénées - 1 pomme ½ plutôt acidulée – de la confiture de cerises noires – un rouleau de pâte feuilletée – du poivre
Commencez en coupant le fromage de brebis en fines lamelles et la pomme en fines tranches. Si vos moules ne sont pas anti-adhésifs couvrez-les avec du papier sulfurisé et posez d'abord du fromage, puis des pommes et couvrez enfin avec la pâte feuilletée.
Enfournez pour 15 à 20 minutes à 180°.
Laissez alors tiédir, puis démoulez sur une grille et passez rapidement sous un grill bien chaud, histoire de joliment dorer le tout.
Juste avant de servir, ajoutez une bonne cuillère à café de confiture et poivrez bien généreusement.
Mais pourquoi, après le problème c'est de choisir… ou de ne pas choisir… est-ce que je vous raconte ça…