Et les auteurs, comme les maisons d'édition les utilisent pour véhiculer des messages autres que ceux de la réalité. Pour ça, y'a les romans... gniark, gniark, gniark...
De fait, sur ce secteur comme dans tous les autres dans l'édition, une censure forte s'exerce sur des sujets précis : sexe, Tibet, Xinjiang, autant de maux dont le public chinois ne souhaite bien évidemment pas entendre parler et moins encore dans le contexte bédé. Au cours de la Foire de Francfort, les tentatives renouvelées pour que les officiels s'expriment sur le sujet ont toutes abouti à une même réponse : pas de commentaire.
La construction du pays sur les 20/30 prochaines années passera de l'endoctrinement à l'émancipation, rêve l'auteur John Naisbitt, et apportera un renouveau dans le pays. Tout cela n'est qu'une question de temps, estime-t-il, avant que la publication de BD ne s'assouplisse dans le pays, qui a déjà donné des signes d'évolution sur les questions commerciales.
On assisterait même à la publication d'oeuvres concernant la corruption ou les femmes qui souhaitent avoir plus d'un enfant, des sujets complètement tabous quelques années auparavant. Dans l'ensemble, les jeunes créateurs qui arrivent ne veulent pas simplement remplacer le système actuel, ils désirent un véritable changement. Et les éditeurs pourraient les suivre : les idées nouvelles qui seront publiées demain auront alors une incidence réelle sur l'opinion publique...