L'Europe est bien décidée à faire la nique à Google, et frappe fort pour cela : après les déclarations de Viviane Reding sur le thème de la numérisation et les efforts que l'UE pouvait réaliser pour contrer le moteur, voilà que Bruxelles vient de jeter en pâture sur le net douze millions de pages numérisées, issues de plus de 110.000 publications européennes, en libre téléchargement.
L'annonce est aujourd'hui faite et prend effet le même jour : désormais La Librairie de l'Union européenne va devenir une source d'informations pour les citoyens de tous les pays, avec une consultation libre des documents et même la possibilité de commander des versions imprimées de ces documents.
Mais que sont ces documents ? Il s'agit d'archives et de publications réalisées pour le compte d'institutions européennes depuis 1952. Ces archives ont longtemps représenté un véritable trésor pour l'histoire de ce qui fut un temps la CEE, avec des discours véritablement historiques. Qui aujourd'hui sont introuvables, parce qu'épuisés. Et depuis 2007, un effort de numérisation a été mis en place pour qu'aujourd'hui l'EU Bookshop puisse faire bisquer de rage Google.
« Des publications comme l'allocution prononcée par Jean Monnet, président de la Haute Autorité devant l'Assemblée commune lors sa première session en septembre 1952 ou le Rapport général sur l'activité de la Communauté en français de 1953 peuvent à nouveau voir la lumière virtuelle du jour grâce à la bibliothèque numérique de l'Office des publications », explique le communiqué européen. Et chaque jour, précise Leonard Orban, commissaire chargé du multilinguisme, de nouvelles publications s'ajoutent.
« La bibliothèque numérique libère la mémoire de l'Union européenne attachée au papier depuis ses débuts. Les millions de pages à présent accessibles à chacun dans les 23 langues officielles démontrent l'engagement constant de l'Union européenne en faveur de la préservation et de l'encouragement de l'histoire de l'Union dans sa diversité linguistique. »
Près de 50 langues sont représentées dans l'ensemble des documents, y compris le russe et le chinois et les 23 langues officielles des membres de l'Union, évidemment. Pour accéder à cette librairie d'Histoire, on se rendra sur cette page.