I'm gonna live
forever
Remember my name
Fame
I'm gonna live forever
I'm gonna learn how to fly
High
I feel it coming together
People will see me and cry
Fame
I'm gonna make it to heaven
Light up the sky like a flame
Fame
I'm gonna live forever
Baby remember my name
Remember
Remember
Remember
...
Qui ne se souvient pas du refrain si entêtant qu'est celui de Fame, même sans avoir rien vu ni du film
original, ni de la série? Un tube légendaire, qui colle des étoiles au fond des yeux et donne envie de se tremousser en tutu à franges.
Ceux qui me connaissent un peu le savent, je suis une adepte des films musicaux - notamment la trilogie fort controversée des High School Musical (non, je
n'ai presque pas honte) - et je ne résiste jamais à une incursion dans l'univers très select des écoles d'art dramatique. Alors Fame version 2009 c'était, outre un savoureux prétexte de vengeance entre amis, l'occasion rêvée pour me faire plaisir.
Bref, tous en scène!
I'm gonna learn how to fly
Dés les premiers
plans, plongée totale dans l'univers bouillonnant de talents de la prestigieuse High School of Performing Arts de New York. La tension est à son maximum, tandis que l'on suit à l'arrachée le
parcours d'une dizaine d'aspirants artistes dans les méandres de la grosse pomme, jusqu'aux salles de classe: c'est le jour des auditions. Et, d'emblée, le ton est donné: sa place jusqu'aux
étoiles, il va falloir se la tailler au couteau, à s'en faire saigner les mains. On ne rigole pas à la HSPA: discipline & labeur sont les maîtres mots de l'école. Sans parler du sens aigu de
la répartie (et du cassage en règle) des profs y officiant. Les star-académiciens vont en baver, qu'on se le dise.
La réalisation oscille entre séquences électriques, frémissantes d'énergie d'abord contenue puis débridée, et scènes plus conventionnelles, typiques du soap, au rendu moins impressionnant. On
retiendra néanmoins les séquences chorégraphiées, plutôt sympatoches, réhaussées d'effets subtils qui en subliment l'intensité créative. En fait, difficile de ne pas frissonner un petit peu lors
de la choré finale, de la soirée d'Halloween reprenant un peu Moulin Rouge, ou lorsque Naturi Naughton donne de la
voix dans un amphithéâtre désert. C'est juste, et bien senti. De même que les incursions dans les divers cours proposés au sein de l'établissement, qui suscitent un réel intérêt, notamment le
cours de théâtre, plus humain, plus ouvert, moins strict que les cours de danse ou de piano, dans une volonté certaine d'atténuer la rugosité du contexte, rendue jusque dans les décors, murs
décrépis usés par le temps et le passage de tant de talents...
Hélas, le film
n'évite pas les écueils plus ou moins pardonnables plutôt courants dans le genre. Ainsi, la trame narrative, qui s'échine à vouloir déborder du cadre scolaire pour mieux saisir les états d'âme de
ces artistes en herbe, est malmenée par la chronologie accélérée - quatre années de cours en 1h45, auditions et spectacle de clôture inclus - dont on perd un peu le fil, et pêche par une tendance
excessive à la recherche du pathos et des lieux communs suintant de mièvrerie adolescente. Dommage qu'à cause de ses fausses notes scénaristiques, qui dans l'ensemble n'apportent rien à
l'intrigue, la cadence en pâtisse autant.
People will see me and cry
Fame, c'est un peu l'anti High School Musical. Ou du moins son exact
contraire. Là où la clique de Kenny Ortega exhale la guimauve et le rose bonbon à tout va en braillant de la poistive attitude à gogo (oui, je peux être
critique envers HSM), tendance new hippies, Fame explore le côté obscur des partitions joyeusement pianotées
et des vocalises enjouées. Déjà, on n'assiste pas à une explosion de couleurs lollipops à chaque plan. En fait, ces étudiants-là ne se la pètent pas version fashionistas. Eux, ils vivent dans la
"vraie" vie, et s'éccorchent chaque jour en travaillant à leur rêve. Fame, ça ne rigole pas. Ici, on apprend
la valeur du travail, de l'engagement, de la passion pour son art, on apprend à réenvisager l'idée de notoriété, et on se prend de sacrées gamelles, qui aident (ou pas) à avancer grandi de ces
erreurs. Entre désillusions, miroir aux alouettes et échecs cuisants, difficile de garder le moral au top.
Et, au cas où on
considérerait qu'ils n'en ont pas bouffé assez, on leur rajoute un background familial bien handicapant (parents fauchés, psychorigides, désabusés, réfractaires, absents...) et même de grosses
frayeurs (tentative de viol, suicide...), histoire de vraiment nous convaincre, au cas où on n'aurait pas encore compris, qu'Hollywood est bien plus loin de notre pas de porte que ce que la
télé-réalité veut bien nous faire croire. Et qu'à vouloir tutoyer les étoiles, on est à peu près certains de retomber sur Terre fissa, et sans parachute. Ah... L'appel des paillettes...
Dommage alors, avec tout cet attirail dramatique déployé autour d'eux, que l'on n'est pas suffisamment l'impression de les voir réellement exister, ces gosses. Trop effacés, trop nombreux,
difficile de s'attacher à leur parcours pourtant atypiques.
Baby remember my name
J'ignore si ce Fame-ci restera dans les annales. Pour être honnête, je pense qu'il fera long feu avant
longtemps. Il n'en démérite pas pour autant, renouvellant avec bon goût le genre calibré par Disney avec sa pleïade de jeunes poulains chantant. S'il s'avère plutôt efficace, la mièvrerie de
certains passages en hérissera plus d'un, au regard de ce que ce film aurait dû assumer être jusqu'au bout: un pamphlet cruel et rugueux sur le parcours des apprenties-stars. Pas tout à fait
réussi, donc.
EN BREF:
*Indice de satisfaction:
*1h45 - Américain - by Kevin Tancharoen - 2009
*Cast: Naturi Naughton, Walter Perez, Kay Panabaker, Asher Book, Collins Pennie, Paul McGill, Anna Maria
Perez de Tagle, Paul Iacono, Kherington Payne, Bebe Neuwirth, Megan Mullaly, Charles S. Dutton, Debbie Allen...
*Genre: Born to be a star
*Les + : Des personnages attachants (pour la plupart), une réalisation efficace, un beau discours
sous-jacent.
*Les - : L'intrigue se perd dans les méandres du drame quand il aurait gagné à rester dans les clous:
l'école. L'intrigue s'essoufle au gré de scènes bluettes et/ou dispensables.
*Liens: Site officiel du film
Generation Fame
*Crédits photo: © Metropolitan FilmExport