Villeneuve les avignon - 4

Par Elisabeth Leroy

En 1292, à l'occasion du renouvellement du traité de pariage, le Roi Philippe Le Bel favorise à coups de grands privilèges la création d'une ville neuve en contrebas de l'abbaye Saint André, désirant ainsi créer un afflux de population. Conçue dans une optique défensive, face à Avignon qui est aux comtes de Provence, une avancée protégée sous forme de forteresse tient l'autre tête du célèbre Pont Bénézet. De ce que l'on pourrait appeler un poste frontière, il ne nous reste que la tour portant maintenant le nom du roi.

Au siècle suivant, Avignon devient la capitale de la Chrétienté. En 1309, l'installation des papes dans la ville va valoir à Villeneuve un destin extraordinaire. Cette dernière va en fait profiter du luxe inouï dans lequel vivaient les pontifes et les grands prélats. Si Avignon est la cité des papes, Villeneuve va devenir celle des cardinaux qui n'hésitent pas à franchir le Rhône en quête de résidence, car on est un peu à l'étroit dans Avignon pour loger les hauts dignitaires. Et puis on y étouffe derrière ses remparts. Alors le cadre enchanteur de Villeneuve ! On leur attribue, on leur livre (d'où le nom de livrées) de vastes demeures ou des groupes de maisons qu'ils transforment en de somptueux palais. On émet aussi l'idée que le mot dérivant du latin puisse signifier libéré, désignant ainsi les maisons libérées à l'usage des hauts fonctionnaires de la curie. L'une d'entre elles, ayant appartenu à Innocent VI du temps où il était cardinal, deviendra du temps de son pontificat la célèbre Chartreuse.