Dans un monde où tout est image, bien vite on perd prise avec le réel, car d’image en image, d’imaginaire imaginé en imaginaire imagé, on ne sait plus très bien où on se trouve. Les personnages d’Haruki Murakami le savent bien, si on va trop loin de l’autre côté, on risque de se perdre et ne jamais pouvoir revenir. Lorsque nous peignons, nous sculptons, nous gravons, nous dessinons, nous produisons des images, qui lorsqu’elles sont présentées au public, rencontrent des imaginaires, qui à leur tour produisent de nouvelles images. Quel réel forme ces images ? Une réalité qui passe par les sens ? Une réalité qui passe par l’intellect ? Une réalité de la réalité ? Un réel plus réel que le réel ?
Avec quelle facilité on prend parfois les mots pour les choses, le concept pour l’œuvre…
Avec quel bonheur nous vacillons, pour reprendre la formule freudienne, dans des châteaux d’air…