Il faut en effet noter l'importance de la question en se rappelant que Sony a lancé il y a peu la PSP Go, nouvelle version de sa console portable qui n'embarque pas de lecteur UMD et repose ainsi entièrement sur la distribution digitale.
1. La localisation des jeux
Ryan Langley note que l'une des grandes réussites du Xbox Live Arcade réside en sa capacité à proposer ses nouveaux titres dans toutes les régions en même temps. Microsoft dispose en effet d'un processus unique de validation des titres : vous soumettez votre jeu au bureau du constructeur qui va s'occuper de tester le jeu dans toutes les régions.
Au contraire, dans le cas de Sony, les développeurs sont obligés de soumettre leurs œuvres trois fois : une fois pour l'Amérique du Nord, une pour l'Europe et une pour le Japon. Par conséquent, il arrive que le jeu passe sans problèmes les étapes pour l'Amérique du Nord par exemple, mais se retrouve coincé au milieu du processus pour l'Europe, créant de ce fait d'importants décalages dans les sorties.
Or ceci nuit considérablement aux ventes, notamment à travers la question de la publicité. Le XBLA, avec la sortie mondiale de ses jeux, peut lancer une grande campagne de publicité unique en fournissant vidéos et captures d'écran au moment voulu. A l'inverse, sur le PSN, les jeux pâtissent d'un manque de publicité. L'exemple de Trine est éloquent : il est sorti en Europe il y a deux semaines environ, deux mois après sa parution sur PC, et ne va être disponible aux États-Unis que d'ici la fin octobre. D'ici là, il est fort probable que le pic de curiosité pour le titre soit retombé ou que Nobilis ait dépensé tout son budget presse.
Toutefois, il est a priori impossible pour Sony de proposer un système unique dès lors que la compagnie est divisée justement en plusieurs entités selon les territoires. La solution passe donc par plus de communication entre SCEE, SCEJ et SCEA pour organiser une sortie simultanée.
2. Des téléchargements difficiles
Certains nouveaux titres disponibles sur le PSN ont tendance à être plutôt consistants et il est probable que cette tendance ne fasse que s'accentuer avec la PSP Go. Cependant, si vous ne téléchargez pas les jeux par l'intermédiaire de votre PS3 ou de votre PC, vous allez devoir attendre que le téléchargement soit fini pour pouvoir faire autre chose sur votre PSP. Pire encore, si jamais pour une raison ou une autre, vous perdez la connexion Internet en cours de route, vous allez être obligé de recommencer depuis le début. Lorsque l'on sait que des jeux comme Daxter font plus d'1 Go, on ne peut que vous souhaiter d'avoir une bonne connexion Internet.
Même s'il est impossible de savoir si la PSP est suffisamment puissante pour supporter un téléchargement tout en faisant tourner un jeu, il devrait au moins être permis de mettre en pause le téléchargement et de ne pas être obligé de récupérer à nouveau les fichiers déjà obtenus une fois. Il pourrait être également intéressant d'activer les fonctions navigateur Internet ou musique en proposant un mode limité pour la PSP.
3. L'absence d'images et de vidéos
Une fonction "preview" est disponible sur le Playstation Network permettant l'accès à des captures d'écran et des vidéos du jeu qui vous intéresse. Cependant, il apparaît que presque aucun titre ne dispose en réalité de cette option. Parmi les rares titres qui proposent effectivement des aperçus, on retrouve ces incohérences de territoires : une vidéo sera proposée sur le PSN européen mais pas américain et inversement...
Pire encore, ceci n'est valable que pour le Playstation 3 store, la PSP ne disposant même pas de la fonction.
Difficile de comprendre pourquoi proposer des captures d'écran n'est pas encore obligatoire pour proposer un titre sur la plateforme de distribution en ligne pour informer un minimum les acheteurs potentiels et donner plus de chances aux produits d'être vendus.
4. Des icônes inadaptées
Sur PSP, les icônes des jeux sont redimensionnées, aboutissant à un résultat peu visible et de qualité plus que médiocre. Or l'icône du jeu est la première chose que le joueur voit, comment le rendre intéressé avec ce manque patent d'attractivité ?
Il faudrait donc créer des icônes de jeux spécifiques pour la PSP ou transposer celles de PS3 de manière plus réussie.
5. Une typologie hasardeuse
Les jeux "PSP Minis" étaient supposés être, du moins, d'après ce que l'on pouvait comprendre, des titres exclusivement disponibles sur le Playstation Network et vendus à un prix modique. Pour autant, certains titres, qui semblent parfaitement rentrer dans la catégorie "Mini", tel Thexder Neo (fichier de petite taille et vendu pour $9.99) en sont en réalité exclus parce que proposant un mode multijoueur.
En effet, le programme "Mini" est censé permettre aux développeurs de gagner du temps durant le processus de validation, ce qui explique pourquoi le jeu en ligne n'est pas autorisé pour ces titres.
Pour autant, il apparaît dès lors difficile de se retrouver dans les différentes catégories. Les joueurs cherchant des petits jeux entre guillemets étant alors forcés de fouiller dans la masse des jeux classiques.
Pour apporter un peu de cohérence et de clarté dans cette typologie, les développeurs devraient avoir la possibilité de classer leur titre sous le label "Mini" même s'ils passent par une validation plus poussée que ce qui est normalement requis.
6. Des prix déphasés
En dépit des critiques que l'on peut émettre envers le système de points de Microsoft, celui-ci a au moins le mérite d'être uniforme dans toutes les régions. Les conversions de tarifs sur le Playstation Store quant à elles sont des plus variables selon les zones.
Ainsi, si Battlefield 1943 et Fat Princess furent tous les deux disponibles pour $14.99USD aux États-Unis, ils furent proposés en Australie pour respectivement pour $19.95AUD et $23.95AUD.
Ces libertés prises dans les taux de conversion et les incohérences qui en découlent sont particulièrement peu appréciées par les joueurs, à juste titre. Une clarification et une uniformisation des pratiques apparaissent nécessaires.
7. De laides icônes "Minis"
En Europe et en Asie, il a été décidé de placer une bordure violette autour des icônes pour les jeux "Minis" qui jure avec le reste du design du magasin. Les icônes utilisées aux États-Unis sont plus belles, il faut les utiliser.
8. L'absence de section démo
Aux États-Unis, une section dédiée aux démos des jeux est disponible et bien en apparence sur le menu d'accueil. Rien de tel en Europe : si vous cherchez à tester un jeu avant de l'acheter, vous allez certes pouvoir aller sur la page du titre en question et télécharger sa démo. Mais si vous souhaitez simplement découvrir des jeux un peu par hasard, cela vous est quasiment impossible. Il faut donc qu'une telle section soit implantée sur le magasin européen.
9. Un site Playstation illisible
Chaque région de Playstation.com a en réalité accès à un site très différent avec d'importantes disparités de contenu. En effet, on peut noter par exemple que le site japonais dispose d'une base de données bien fournie en jeux PS2, PS3 et PSP. Le site américain essaye d'imiter son confrère du Soleil Levant avec cependant nettement moins de succès et présente de larges incohérences. Ainsi, rien n'indique que Bomberman Ultra est disponible sur PSP. En revanche, on vous signale que Bomberman Fantasy Race est sorti sur PS1...
Quant au site dédiée à l'Europe, il n'informe même pas de la disponibilité d'un titre sur le PSN. Les fonctions de recherche sont également des plus limitées puisqu'il est impossible par exemple de trier les jeux par ordre alphabétique.
Même si les sites sont séparés, Sony devrait utiliser les mêmes technologies pour ceux-ci ou au moins avoir une base de données à peu près équivalente partout.
10. Des dates de sortie inconnues
Personne ne semble savoir quand les titres vont être disponibles sur le PSN quand ce ne sont pas les développeurs qui oublient carrément de faire de la publicité pour leurs jeux...
Sur le XLBA, les sorties de la semaine sont annoncées le lundi et les titres sont effectivement disponibles le mercredi. Cela permet aux joueurs de voir ce qui s'apprête à sortir et de décider quoi acheter, tout en étant sûrs de ne rien rater.
Le blog Playstation devrait au moins publier une liste hebdomadaire des jeux à venir pour permettre aux sites de transmettre le message et à la presse de publier leurs tests.
Rappelons que tout ce qui figure ci-dessus n'est que l'opinion de Ryan Langley et que certaines choses prêtent certainement à discussion. Quoi qu'il en soit, même si l'on pourra par exemple trouver sa fixation sur les icônes un peu discutable, il n'en pointe pas moins certains problèmes qui pénalisent indiscutablement le PSN par rapport au maintenant bien établi XBLA. Notons toutefois que le même M. Langley n'était pas exempt de reproches envers le Xbox Live, qu'il trouvait surchargé.
Qui va donc pour finir avoir l'avantage dans cette guerre des plateformes en ligne ?