Le nouveau service issu de la fusion prochaine entre DST et Renseignements généraux aura notamment pour mission de protéger les entreprises considérées comme sensibles.
Environ 6600 entreprises dites « sensibles » seront officiellement suivies par les services secrets français. C’est ce qu’a indiqué lors d’un entretien à La Tribune.fr, Bernard Squarcini, le patron de la DST, l’actuel service de contre-espionnage. Concrètement, ce service d’intelligence économique sera assuré par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la future entité censée regrouper à terme la DST et les RG. Au nombre de ces firmes auscultées sous toutes les coutures, figureront celles les plus en pointe sur le plan technologique et oeuvrant dans les secteurs dits « régaliens », c’est-à-dire impliquant directement l’Etat, tels la défense ou l’énergie.
Au vrai, bon nombre de sociétés souffrent régulièrement « d’agressions économiques virulentes ». Une étude réalisée conjointement par PwC et l’université allemande de Halle-Wittenberg révèle ainsi que 43% des entreprises dans le monde ont été l’objet d’attaques criminelles économiques. Or, d’après Bernard Squarcini, la plupart d’entre elles ne portent pas plainte. Par ailleurs, certaines confient leurs intérêts à des bataillons d’avocats d’affaire, d’auditeurs ou de communicants. Ce qui peut là aussi être contraire à certaines règles élémentaires de prudence. Enfin, d’autres se tournent vers des officines de renseignement privées (SRP) lors d’une fusion ou d’une cession. Sachant que celles-ci doivent être agréées par le ministère de l’Intérieur, mais que les décrets relatifs à cette obligation n’ont toujours pas été publiés. D’où l’intérêt pour l’Etat d’éviter en amont « tout dérapage » en exerçant une surveillance étroite de ces SRP.