Dans la Douceur de ce qui ne Mourra Jamais Plus

Par Guimond

à Denis Vanier :1949-2000



Dans la Douceur de ce qui ne Mourra Jamais

Au bout du chemin, pas loin
Au rodéo de surenchère
Fusillable à l’aube du manquement
Par des robots sur la patente
Au bout du chemin le Nazistan
En bas de la côte, dans le coin

Entre les Black label renversées
Dans un chiotte de baraquement, j’avale
Mes médicaments à neutron
Tout avance dans le savon d’abattoir
Dans une ambulance ataquée au drapeau blanc
Traversé par l’ absence des seuls rayons
De l’amour de son prochain
Dans la douceur de ce qui ne mourra jamais plus*

33 éternités accotées en croix
Dans la gueule de l’enfer
À ramper de valise en cran d’arrêt
Jusqu’aux genoux dans Dieu
Craquant comme une porte blindée
Du pays jamais croisé ajeun
Crispé au gosses mûres de petit matin
Dans la douceur de ce qui ne mourra jamais plus*

Au bout du chemin le Nazistan (bis)

Après déjeuner avec des monstres
Sans Denis Vanier pour nous faire
Exécuter nus devant l’aube
En tatouage de bavure

Éternel infirme au calvaire, j’avale
Mes médicaments à neutron
Tout avance dans le savon d’abattoir
En ambulance armée au drapeau blanc
Traversé par l’ absence des seuls rayons
D’amour de son prochain
Dans la douceur de ce qui ne mourrira jamais plus*

Au bout du chemin le Nazistan (bis)

*Denis Vanier, in Hobo-Québec, Montréal 1981