Il était une fois la ministre de la Culture anglaise, Margaret Hodge, qui avait eu le bon goût de vouloir dynamiser les bibliothèques de son pays, et la mauvaise idée de proposer de calquer leur évolution sur le modèle d'Amazon, par exemple, parce que les jeunes aiment bien Amazon. Belle démonstration de démagogie, mais ne nous arrêtons pas là.
Car entre temps, le syndicat des libraires a fait rage et que depuis, en a remis une couche. Pour Tim Godfray, le directeur général, les établissements jouent un rôle important dans la société et que leur faire vendre des livres est extrêmement dangereux. « Les libraires ne jouissent pas, comme les bibliothèques dans le secteur public, du soutien du contribuable et autres avantages fiscaux en terme de propriété, d'occupation, d'impôt, de TVA et autres concessions dont les bibliothèques disposent. »
Eh oui : une bibliothèque, c'est avant tout un établissement public, qui perçoit des subventions. Alors qu'un libraire, c'est surtout une entreprise privée, qui, ces derniers temps, prend un sacré revers en termes de ventes. Donc si les bibliothèques se mettent à vendre des nouveautés d'une manière ou d'une autre, elles disposeront d'un avantage clair par rapport aux libraires. En somme, la ministre, en imaginant que les bibliothèques puissent devenir en partie des librairies, ne fait rien d'autre qu'instaurer une concurrence déloyale.
En outre, il existe une loi de 1964 sur les Bibliothèques publiques et les musées, stipulant clairement que ces établissements sont « chargés de mettre en place des outils pour faciliter l'emprunt de livres et autres contenus. Il n'en fait aucune mention de quelque chose ayant à voir avec la vente de livres ». Et puis, c'est gratuit d'emprunter, alors pourquoi payer ?
Et de demander à la ministre de clarifier ses propos et intentions, concernant le processus de modernisation des bibliothèques.
C'est vrai, quoi...