S’il est clair que les consommateurs français ont très tôt affirmé leur intention de réviser à la baisse les budgets de leurs différents postes de dépenses, les enquêtes réalisées depuis le début de la crise prouvent également qu’ils évoluent dans leur posture vis-à-vis des marques.
Il semble, en premier lieu, qu’un sentiment de défiance gagne les Français – sur 100 grandes marques suivies depuis Mai 2008, la confiance a baissé en moyenne de 4 points et l’intérêt de 10 points. En parallèle, près de la moitié des consommateurs (46%) déclarent vouloir modifier leur façon de se renseigner sur les marques avant de les acheter ; les marchés les plus concernés par ce changement de comportement sont le voyage, l’automobile et la banque. Une attitude des plus logiques car ces secteurs entrainent des dépenses qui ont pour les deux premiers une forte dimension émotionnelle, et pour chacun d’entre eux, une forte dimension financière.
Par ailleurs, si tous les médias vont profiter d’une plus grande attention de la part du public, c’est Internet qui devrait voir sa consultation augmenter le plus (un Français sur cinq affirme vouloir s’informer davantage sur les marques via leurs sites Internet). Ce mouvement s’accompagne d’une considération toujours plus importante pour l’avis des pairs, puisque les consommateurs nous avouent qu’ils vont se tourner de plus en plus vers les forums et les sites d’opinions (16% d’entre eux), ainsi que vers leur entourage (16%) pour fonder leur choix sur une marque.
Ces derniers résultats s’inscrivent dans une tendance de fond : les données d’OTO Research prouvent que les Français prêtent aux autres une écoute toujours plus attentive, mais aussi qu’ils interagissent entre eux de plus en plus. Ainsi, depuis Mai 2008, la prise de parole a augmenté tant dans le cercle privé que dans la blogosphère. Ce sursaut dans la recherche d’information sur les marques entraîne mécaniquement un niveau d’exigence plus élevé vis-à-vis de celles-ci. Près de la moitié des personnes interrogées vont leur demander d’être plus claires et transparentes dans leur discours (43%), mais aussi de récompenser toujours plus leur fidélité par le biais des programmes/cartes affiliés (44%), de proposer des facilités de paiements (35%), etc.
Dans ce contexte de crise, si les Français sont indéniablement sensibles à la défense de leur pouvoir d’achat, d’autres signaux laissent penser que l’ensemble de leurs attentes à l’encontre des marques tend à évoluer en profondeur. Ils se méfient davantage des modes de communication traditionnels, se fient toujours plus à leurs pairs et échangent intensément avec eux sur leurs expériences de marque. Ces nouveaux comportements préfigurent, à coup sûr, l’environnement dans lequel les marques seront immergées demain. Si elles veulent y avoir une place, elles doivent dès maintenant penser à la façon de s’adapter à cette nouvelle donne.
Téléchargement OTO_Research_-_Observatoire_de_la_recession_-_Septembre_2009