Neuf de l'école des loisirs, 2009 - 82 pages - 8,50€
illustration couverture : Dorothée de Monfreid
C'est l'histoire d'une fillette, Rose, élève en cm2. Elle a pour particularité de parler comme une nouille, comme elle dit, et de voir sa famille déménager quartier après quartier, parce qu'il faut sans cesse changer d'école. Pas facile d'avoir la langue qui fourche, de penser une chose et l'exprimer autrement.
Du coup, le langage de Rose est fleuri, culotté, drôle, cocasse, impertinent, mais aussi ridicule, gênant et source de gros malentendus (d'où les déménagements, donc). Dans sa bouche, maman devient Ventouse et papa Patate, les grandes personnes sont des lampadaires, la main une pince à cinq doigts, un collant un ami, bonjour-chez-vous une connaissance, des paupiérises des clins d'oeil et être coeurifié signifie être amoureux.
A lire, c'est un vrai régal. A vivre, on devine le malaise de l'enfant... qui comprend que son parler s'emmêle dès qu'elle s'échauffe, et la demoiselle est du genre soupe-au-lait (elle a de bonnes raisons de s'agacer, à ce propos) et fatalement cela devient un cercle infernal.
Dans sa nouvelle école, par exemple, il y a une barrière qui sépare la cour de celle du collège. Les plus jeunes ont interdiction de s'y approcher, les grands ont tendance à leur lancer des cailloux ou des insultes. Bien évidemment, Rose trouve cette situation inqualifiable et décide de passer outre. Elle s'affiche devant la barrière, elle fait front et elle ose. Admiration générale de la part de ses camarades, tolé de protestation chez les classes de 6°.
La devise de Rose fait des émules : ^avec les solitaires, on est jamais seul^ ! Et ainsi Rose va se sentir plus en confiance, enfin comprise et soutenue, car la petite n'est pas bête, bien loin de là !
Je vous conseille de le lire et de le faire lire à vos enfants, de bonnes séances de rigolade sont à prévoir (mais pas seulement).