Magazine France

Culture en danger : l’Appel du Parti Socialiste

Publié le 15 octobre 2009 par Ps76

malraux-culture ps ps76 blog76Le ministère de la Culture célèbre cette année son cinquantenaire. Triste anniversaire en réalité.

Quiconque entre au contact de son administration est frappé par la démoralisation de ses agents, la paupérisation de ses moyens, son atonie et l’absence de tout projet politique global d’envergure, alors que c’est précisément son existence qui donnait sens et enthousiasme à ce ministère jadis audacieux, conquérant et dynamique.

Que s’est-il donc passé ? Nous assistons malheureusement à un étouffement voulu par l’actuel pouvoir de la politique culturelle nationale. Le ministère mène une action de moins en moins visible. Il est devenu une administration de gestion, sans imagination, qui n’a pas su s’adapter au monde d’aujourd’hui, qui censure Internet, ignore les pratiques innovantes, la mondialisation et néglige le rôle prépondérant des collectivités territoriales à la fois premiers financeurs mais aussi véritables acteurs de la vie culturelle.

Les faits ? Baisse systématique des moyens financiers et fragilisation des institutions culturelles, des équipes de production et de diffusion, mise en cause du service public de l’audiovisuel, abandon de fait de l’éducation artistique. C’est bel et bien une réduction du périmètre d’intervention et une raréfaction des bénéficiaires qui sont esquissées, sur fond de soutien exclusif accordé à l’initiative privée. Bref une limitation des ambitions des pouvoirs publics, alors que la France foisonne d’initiatives et de talents qui ne sont pas pris en compte.

En guise de cadeau d’anniversaire, Jean Sarkozy,  le président de la République a pris en 2009 deux décisions majeures relatives à « la gouvernance » de la Culture :

La première est l’application de la RGPP (révision générale des politiques publiques) au ministère de la Culture. Le nombre de ses agents publics, pourtant notoirement insuffisant, se trouve réduit de plusieurs centaines par an.

La seconde est la mise en place du « Conseil de la création artistique », présidé par Jean Nicolas SARKOZY, directement rattaché à l’Elysée, placé par conséquent en surplomb de l’administration culturelle. Quels que soient les projets que cette instance peut porter ou la bonne volonté de ses membres, sa création traduit une double dérive. Celle de l’hyper-présidentialisation, qui s’affiche dans la Culture comme ailleurs, l’omnipotence conférée au chef et à lui seul, source auto proclamée de toutes les initiatives et de toutes les décisions, grandes ou petites. Celle du dessaisissement du ministère de la Culture, ainsi concurrencé et doublé par la capacité de conception et de proposition conférée au Conseil, et dès lors poussé à l’appauvrissement intellectuel ainsi qu’au découragement des compétences, des savoirs faire et des expériences acquises qu’il recèle.

Jean Sarkozy, le président de la République, tenté au début de son mandat par la disparition du ministère de la Culture, a préféré confirmer son existence, pour ne pas encourir la vindicte des milieux culturels, réputés influents. Mais il en fait une coquille vide.

L’inquiétude porte à la fois sur le mode de gouvernance et sur le contenu même de la politique culturelle. Notre objectif est tout autre. Refonder le ministère de la Culture et non le démanteler ; relancer la politique nationale au lieu de l’abandonner ; définir un nouveau partenariat dynamique avec les collectivités territoriales au lieu de les étouffer ; renouer le dialogue avec l’ensemble des forces vives de la culture plutôt que de trouver l’appui d’un petit cénacle d’experts trié sur le volet.

Une conviction nous anime : la Culture a un rôle fondamentalement émancipateur, tant au plan individuel que collectif. L’économie et la société de demain reposeront au premier chef sur les capacités d’innovation, de connaissance, de création, de recherche. L’art et la culture constituent l’un des atouts décisifs de notre pays, à condition que l’on veuille bien leur redonner la priorité qu’ils n’auraient jamais dû perdre.

Il y a une multitude de femmes et d’hommes qui sont épris de Culture libre et vivante, des créateurs de toutes disciplines, venus d’horizons les plus divers, qui considèrent que l’art est d’abord un outil critique pour interroger le monde et interpeller nos certitudes. Gageons qu’ils ne se laisseront pas faire.

Que messieurs Jean Nicolas SARKOZY et Frédéric MITTERRAND reviennent à cette définition fondamentale d’André MALRAUX « La Culture nous apparaît d’abord comme la connaissance de ce qui fait de l’Homme autre chose qu’un accident de l’univers » ? Il s’agirait alors d’un joyeux anniversaire

Pour signer cet appel et en savoir plus sur le PS et la Culture…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ps76 782 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte