Ne soyons pas rancuniers, merde!

Publié le 15 octobre 2009 par Innommables

 Cher (é)lecteur de ce blog qui aurait, par le plus grand des hasards, voté pour Nicolas Sarkozy en 2007,

Loin de moi l’idée de te prendre pour un con idiot.
Loin de moi l’envie de te stigmatiser gratuitement avec la méchanceté et la vulgarité crasse d’un Patrick Balkany ou d’un Patrick Devedjian.
Loin de moi, encore, la volonté de te prendre gentiment par l’oreille afin d’abaisser ton aristocratique tarin jusqu’au niveau du caca malodorant et nauséeux que tu as contribué à étaler joyeusement sur l’Hexagone.

Mais enfin tout de même.

Avoue que le fait de donner (ingénument) les clés du casino, du coffre, de la banque et de la valise nucléaire à un mélange de Christian Clavier et de Louis de Funès cocaïné jusqu’aux oreilles et aussi soucieux du Bien Public qu’un chihuahua mal éduqué peut l’être du respect du trottoir, ça le fait en fin de compte moyennement.

Pour mémoire, laisse-moi te rappeler, cher lecteur malencontreusement coupable de naïveté pathologique (mais l’erreur est humaine, va en paix, je ne te hais point) ce que ton champion a réussi à te faire avaler pendant la campagne présidentielle de 2007, à toi qui t’es sûrement dit qu’un si fin politicien, réputé pour sa probité, son honneur presque légendaire, sa fidélité aux idéaux les plus respectables et son attachement à l’intérêt collectif des habitants de Neuilly ne pourrait décidément jamais te prendre pour un gros con  Jean Foutre  imbécile:

      Irréprochable, cher lecteur.
Absolument.

Une République qui lave plus blanc que blanc.

Et même une République qui blanchit la crasse avec autant d’efficacité que les enzymes gloutons de la plus corrosive des lessives industrielles.

La récente pantalonnade autour du nouveau (très gros) hochet financier gracieusement offert au rejeton peroxydé illustre d’ailleurs parfaitement, et tu seras d’accord avec moi, l’idée que ton président se fait d’une nomination irréprochable (voilà décidément un mot que monsieur Sarkozy affectionne tout particulièrement, de la même manière qu’Omar Bongo ou Kadhafi n’ont que les Droits de l’Homme à la bouche du matin au soir).

Si j’étais toi, ami lecteur s’étant dramatiquement fourvoyé et ayant peut-être mieux fait de plonger sa main dans une baignoire remplie de piranhas ou dans un bac plein à ras bord de soude caustique plutôt que dans une urne électorale (soit dit sans méchanceté aucune), si j’étais toi, je visionnerais le petit vidéoclip ci-dessus (désormais définitivement culte et collector) encore, et encore, et encore, tout en repensant (en serrant les fesses) au bouclier fiscal, à la suppression de la taxe professionnelle et à la prochaine hausse subséquente de tes impôts locaux, à la création des vingt nouvelles taxes dont la "carbone" n’est pas la pire, à la hausse du forfait hospitalier (tu n’es pas un malade chronique, j’espère?), aux doigts d’honneur d’Eric besson face aux journalistes, aux blagues racistes de Brice Hortefeux, au plan "zéro glandouille" de Fadela Amara (qui ne s’applique apparemment pas à elle-même), à Bernard Laporte nommé Secrétaire d’Etat aux Sports tandis qu’avec ses amis mafieux il magouillait allègrement derrière les roulettes des casinos, à la baise baisse de la TVA dans la restauration (dont on attend encore les effets sur le prix du jambon-beurre et du poireau-vinaigrette), à la consommation journalière de Pastis de Jean-Louis Borloo et à son utilité réelle en matière d’écologie (faudra-t-il recycler le corps de Borloo, afin d’en extraire les hectolitres d’éthanol qu’il a accumulés tout au long d’une carrière bien arrosée?), à la visite en grande pompe de Kadhafi quelques mois après que Notre Bon Mètre (et des poussières) eut réaffirmé l’engagement de la France en matière de lutte contre les dictateurs, à la Résistance et la déportation allègrement conchiées à coups de blagues de potache, j’en passe et des meilleures sans aucun doute (les voyages officiels offerts aux potes et à la grand-mère, les réceptions à 300 000 euros, les frais de représentation de Rachida Dati, les cadeaux à Bouygues, à Dassault, à La gardère, les mutations de préfets en fonction des caprices du suzerain…tu jettes l’éponge?)

Car après tout, ami lecteur contre qui je n’éprouve pas l’ombre d’un début de ressentiment (mais pour lequel un rétablissement du châtiment corporel en place publique ne serait point une hérésie si l’on y réfléchit bien).

Après tout.

Tout ça.

C’est un peu à cause de toi.

Bougre de connard.