Il est rare que M. Toutlemonde filme à sa fenêtre un événement singulier et envoie directement la vidéo à TF1 où on la retrouvera commentée le soir même au 20 heures. Entre le vidéaste opportuniste, revendicateur ou tout simplement chanceux et les grands medias qui relaient l’information au niveau national, se crée une sélection naturelle de qualité régie par plusieurs acteurs : Les sites de partage de vidéos (Youtube / Dailymotion), les internautes qui votent sur ces mêmes sites et les blogs. Chacun de ces acteurs joue un rôle bien spécifique et contribue à une sélection de plus en plus affinée de l’offre audiovisuelle.
L’information sur le web se joue donc en quatre temps : Le sésame est posté, soumis aux votes du public, sélectionné par des blogs plus ou moins influents et finalement offert au peuple par le biais d’un grand média national : La télévision, le journal papier, la radio.
Avant de créer ce blog, une question fondamentale s’est posée : comment offrir à boboshe.com une place sur la toile où il pourrait apporter une véritable valeur ajoutée à un système qui semble à la fois saturé et difficile à court-circuiter.
Nous parlions d’un Web à 4 temps. Pour s’insérer, procédons par élimination.
Premier temps : poster l’info qui tue. Il faudra se sentir l’âme d’un vidéaste amateur, prêt à courir dans les rues de Paris, la caméra au poing, traquant l’image qui méritera son 20 heures, avoir des contacts privilégiés avec le milieu politique, questionner, interroger, faire le paparazzi pour voler LA photo du slip de Madame Royal cet été à Saint-Tropez ... Non, plus j’y pense, moins je m’y vois.
Deuxième temps : partager, voter. Rivaliser avec les plus grands sites de partage de vidéo et leur système de vote, plutôt bien foutus, qui remontent rapidement et efficacement les informations étonnantes ? Négatif, encore une fois.
Troisième temps : sélectionner le top des contenus média et le bloguer. Là, ça devient intéressant. Seul problème, j’ai du mal à en cerner l’intérêt. Finalement, le blogueur Lambda évolue au sein d’une communauté de blogueurs où tout le monde se connait et a comme objectif de fournir le premier une information qui sera de toute façon reprise par tous... En bref, s’abonner à un blog, c’est bien souvent s’abonner à tous les autres. La valeur ajoutée est alors conditionnée soit par l’aspect visuel du blog, soit par l’aspect technique (vidéo streaming, flash, etc.), soit par le nombre de billets postés par jour qui, s’il est élevé, garantit une information d’actualité. Rien de follement passionnant.
Quatrième temps : devenir un média national. Sans vouloir jouer les faux modestes, ça me semble bien compliqué et peu accessible au quidam que je suis. Pourtant, si l’on regarde l’intérêt de ce type d’acteur, il est double : d’un coté il bénéficie d’une fenêtre de diffusion immense qui lui garantie un impact important. De l’autre, il y a « enfin » un certain degré d’analyse : l’objectif n’est plus seulement de poster l’information mais de lui donner une dimension critique. La dernière vidéo de Ben Laden n’est pas commentée de la même façon sur Youtube, Suchablog et dans Libération. En effet, plus la sélection s’affine, plus le niveau d’analyse augmente. L’internaute en quête de contenus d’informations doit alors faire le choix entre ceux des sites des grands groupes de presse souvent trop riches et hétéroclites et ceux des blogs uniquement informatifs. Boboshe.com se positionne alors à la frontière entre ces deux média. Il propose une critique, très loin du niveau des grands médias français mais plus fournie que celui des blogs. Les thèmes abordés sont variés (de la politique à la littérature en passant par le marketing ou encore les NTIC) et les billets sont souvent plus longs et vachement plus chiants que sur un blog classique :)
Il semblait donc y avoir une place et une opportunité pour un p’tit étudiant motivé et passionné, je m’y suis glissé. Maintenant que vous savez tout de la naissance du blog et de ses ambitions, il ne me reste plus qu’a poster :)
Pour finir, le contenu de ce billet répond à la chaine envoyée par kickandblog : « les 5 raisons pour lesquelles je blogue » mais sous une autre forme : Les cinq raisons pour lesquelles je blogue un peu différemment.