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Violence éducative ordinaire

Publié le 19 octobre 2007 par Cherryplum

Après cette longue absence, reprise du travail oblige (je ne vois pas le jour, je n'ai même pas le temps de venir LIRE le blog, heureusement que Cherry Plum est là pour nous donner de quoi réfléchir... )  j'avais envie de vous faire part de quelques unes des informations entendues le week-end dernier lors d'une conférence d'Olivier Maurel. Vous avez peut-être entendu parler de lui, il a écrit de nombreux livres sur la violence et  la non-violence dont « la fessée, questions sur la violence éducative ordinaire ». Il me semble bien avoir déjà parlé de lui... (Oui, et ici, même!)
Bref, j'ai eu la chance d'assister à une de ses conférences où il a rappelé quelques faits un peu affligeants. Je ne prétends pas ici résumer une conférence qui a duré deux heures, mais simplement vous rapporter les éléments qui m'ont le plus intéressés. Je vous renvoie en tout cas à la lecture de son livre ou à défaut de son site.

Dans le monde, 90% des enfants sont frappés, plus ou moins régulièrement. En France, ce sont en général, gifles, fessées, martinet, parfois ceintures... qui servent à corriger les enfants. Dans d'autres pays, la bastonnade est courante et normale. Nous ne parlons pas là de la maltraitance qui est d'un autre ordre, mais bien du mode d'éducation normal des enfants...

Il a aussi insisté sur le fait que la différence entre les coups ou par exemple la violence psychologique (humiliation, insultes, etc) est le fait que personne ne vous encourage à humilier vos enfants, alors que les fessées, gifles, elles, sont recommandées... (une bonne gifle..) ou en tout cas, leur côté néfaste est absolument nié (une bonne fessée n'a jamais fait de mal à personne!). Et d'après lui, c'est pour une raison simple (excusez-moi si je me répète) c'est que la plupart d'entre nous avons aussi reçu des coups. Et chacun sait à quel point il est difficile de remettre en cause l'éducation que nous avons reçue de nos parents. Ils ont agi pour notre bien, de la même façon que nous agissons pour le bien de nos enfants.

Il a souligné aussi que recevoir un coup d'un voisin ou de la personne qui est censée nous défendre, prendre soin de nous, nous protéger, n'a pas du tout le même impact. Si cela vient de nos parents, ils ont forcément raison de le faire. L'enfant intègre ainsi le fait qu'il est mauvais. (entre autres, il a listé toutes les conséquences, je ne me souviens pas de tout...)

Et il en est venu à cette remarque qui m'a semblé tellement lumineuse que c'est ce qui m'a poussé à écrire cet article: les civilisations qui utilisent les coups comme mode d'éducation ont dans l'idée que les enfants sont « mauvais » (inconsciemment bien sûr, mais s'ils n'étaient pas mauvais, les frapperait-on?) et donc que l'homme est mauvais. Les rares autres civilisations qui ne frappent pas leurs enfants pensent que l'homme est fondamentalement bon. Réfléchissez-y, je trouve que ça explique bien des choses dans notre façon de voir le monde !

Il a aussi fait le parallèle entre les femmes battues et les enfants battus. Il ne viendrait à personne l'idée de dire à un homme (aujourd'hui et en occident en tout cas) qu'il a le droit de donner une gifle à sa femme de temps en temps, mais pas plus parce qu'après cela devient de la maltraitance. De la même façon, on n'a pas peur de culpabiliser les maris violents alors qu'on n'ose pas interdire la violence de peur de culpabiliser les parents. Certes, il y a de plus en plus de parents qui lèvent la main sur leurs enfants presque malgré eux, et ceux-là ont besoin d'écoute, de compréhension et d'aide pour ne plus être soumis à leurs pulsions négatives. Mais il y a aussi tous ceux qui n'ont pas pu se poser la questions pour les raisons citées plus haut (ils en ont bien reçus eux, et ça ne les a pas tués, au contraire, cela a été utile, grâce à ça ils sont devenus respectueux, sages, etc... je l'ai entendu pas plus tard qu'hier en discutant de la conférence avec quelqu'un au marché!) et eux ont besoin qu'on leur dise que c'est interdit. Pas pour les culpabiliser, bien sûr, la culpabilité n'a jamais servi à faire avancer les choses, mais pour qu'ils puissent prendre conscience des conséquences néfastes que cela a sur leurs enfants. Rappelons que les enfants sont frappés pour leur bien et non pas dans le but de leur nuire. L'immense majorité des parents aiment leurs enfants et ne souhaitent que leur bonheur ! Et s'il faut les frapper pour qu'ils réussissent dans la vie... frappons-les.

Enfin il a donné quelques conseils pour éviter de frapper ses enfants, dont l'évident : « reposez-vous », mais les évidences sont toujours bonnes à rappeler. Et là où ça m'a titillé c'est quand il a dit que les parents qui ne se faisaient pas respecter par leurs enfants étaient en général des parents qui ne se respectaient pas eux-même en tant que parents...

Voilà, ce n'est qu'un bref apperçu... Ceux qui veulent creuser plus loin la question peuvent lire aussi Alice Miller et entre autre "C'est pour ton bien"...


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