Ode au mérite

Le concert de protestations qui a accompagné la probable élection de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD a peut-être empêché un discours prononcé ce mardi d’obtenir le retentissement qu’il méritait. Je vous en donne ici trois extraits :

« La création du lycée, c’est le geste fondateur de notre Education nationale, c’est un geste qui signifiait très concrètement la fin des privilèges de la naissance. »

« C’est de l’école que sortiront les élites et pas de la naissance. Ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né, pour réussir c’est travailler dur et avoir fait la preuve par ses études. »

« Quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités. »

J’y vois comme une attaque oblique contre le génial Jean Sarkozy qui, cinq ans après avoir décroché son baccalauréat, poursuit toujours ses études sans parvenir à les rattraper, stationnant encore en deuxième année de droit. Le pire, c’est que la personne qui a proclamé si haut la valeur du mérite et des études est son propre père, annonçant à l’Elysée la réforme du lycée. Zorro de conduite avait ici, il y a quelques jours, cité une condamnation des connivences par le candidat à l’Elysée. Mais même si, comme il l’a annoncé, notre Président a changé, ce discours démontre que, sur le thème du mérite, sa détermination est intacte. Il répudie toujours les privilèges des « fils de ». Ce qui se passe actuellement ne peut donc être de sa volonté mais est plutôt dû à un excès de zèle de ses courtisans.

Quelle admirable levée de boucliers ! Une piteuse cohorte de flagorneurs répète sans cesse les mêmes arguments éculés, sans s’apercevoir qu’ils démontrent ainsi leur sujétion à quelque meneur de jeu invisible. Un seul exemple : « Jean Sarkozy n’a pas été nommé conseiller général, mais élu ». Bien sûr. Mais c’est oublier que la première condition à satisfaire pour être élu, c’est d’être candidat. Et c’est tout ignorer de la politique que d’imaginer que la désignation d’un candidat se déroule sans tractations ni, parfois, combines.