Aussi étonnant que cela puisse paraître, L’Autre, de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, commence comme un film de Michael Mann. Dans l’esthétique, du moins, il y a la modernité froide, l’obscurité baignée de lumières artificielles. Et de fait, l’histoire a beau se passer à Paris, on retrouve nos personnages dans des centres commerciaux, dans des cafés lounge, au sommet d’un immeuble – ces lieux plutôt impersonnels qui sont légion dans les grandes villes occidentales et occidentalisée. Il est significatif que, là où l’Américain voit l’occasion de films noirs, nos Français trouvent l’inspiration pour un thriller psychologique. Dans les deux cas, pourtant, l’homme est piégé dans le même rapport pathologique à son environnement.