Le parcours du Tour de France 2010 dévoilé ce 14 octobre est un parcours atypique. Il fallait s’y attendre dès lors que le départ est donné en Hollande, à Rotterdam et que les Pyrénées constituent le meilleur morceau pour fêter le centième anniversaire du franchissement de ce massif montagneux par les coureurs du Tour. De plus, les organisateurs tout en obéissant aux règles internationales en matière de grand tour doivent également construire leur épreuve en respectant la règle des trois unités du théâtre classique.
Unité de temps : trois semaines
Unité de lieu : la France et quelques pays limitrophes
Unité d’action : déroulement de l’épreuve avec rebondissements afin que le vainqueur ne soit connu que le plus tard possible.
A ceci on doit ajouter une donnée nouvelle. L’importance de la télévision et ses immenses progrès techniques (les caméras en relief ont été testées lors du dernier Paris-Tours) ainsi que la présence de 186 pays qui reprennent chaque jour les images du tour devant un flot de téléspectateurs en constante augmentation.
C’est ainsi que les coureurs auront huit jours pour atteindre de la Hollande le premier massif montagneux (Jura) considéré comme un apéritif avant les Alpes.
Ces huit premiers jours ont chacun une touche particulière. Pas d’étape contre la montre (sauf le court prologue) ni individuelle ni par équipes mais une course qui serpente dans les polders dès le deuxième jour puis se transforme en mini Tour des Flandres avant de reprendre certaines des côtes classiques de Liège-Bastogne-Liège et d’aborder pour son retour en France quatre des secteurs pavés stratégiques de Paris-Roubaix sur une longueur totale de 13,2 km. Jusqu’au Jura ensuite, la course s’annonce plus calme mais l’histoire du Tour nous a appris que bien souvent les traversées de la Champagne ou de la Bourgogne offrent des terrains propices à des offensives.
Le massif alpin laissant la priorité de la difficulté au massif pyrénéen, on ne retrouve pas les grands cols tels le Galibier, l’Izoard mais la difficile montée d’Avoriaz considérée par beaucoup comme plus difficile que l’Alpe d’Huez et qui servira d’arrivée avant une journée de repos amplement méritée. Puis pour rejoindre le sud du pays, les organisateurs ont placé une étape classique avec les cols de la Colombière, des Aravis, des Saisies et le terrible col de la Madeleine avant la périlleuse plongée vers Saint-Jean-de-Maurienne.
Enfin voici les Pyrénées. Ariègeoises d’abord avec une arrivée à AX-3 Domaines devancée par la longue escalade du Port de Pailhères et le lendemain arrivée à Luchon par le Portet d’Aspet, le col des Ares et le port de Balès. Puis pour clore en beauté ce long séjour pyrénéen, l’étape de légende Luchon-Pau par Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque alors que l’étape suivante arrivera au sommet du Tourmalet après le franchissement des cols de Marie-Blanque et du Soulor par Ferrières et le cirque du Litor.
Il sera alors temps de penser au premier grand contre la montre. 51 km de Bordeaux à Pauillac en serpentant à travers les vignobles du Médoc.
Tous ces ingrédients doivent faire du tour 2010 une grande édition de l’épreuve. Mais ce n’est pas parce que les organisateurs proposent un parcours de choix que l’on a automatiquement une grande course. On l’a bien vu l’an dernier ou Amstrong a endormi l’épreuve jusuqe da,ns les Alpes.
Les principaux protagonistes de l’an dernier ont parlé de Tour pas facile (Andy Schleck) de Tour difficile (Cavendish), de tour mieux dessiné que l’an dernier (Contador). Quant à Armstrong il a fait remarqué qu’il serait plus fort en 2010 qu’il ne le fut en 2009.
Tel est donc ce Tour 2010. L’épreuve existe depuis 1903 et chaque année on y trouve des petites trouvailles bien que le champ d’investigation soit de plus en plus restreint ou archi connu. C’est peut-être ce qui fait du Tour la plus populaire épreuve sportive de notre pays et provoque l’émerveillement du public toujours renouvelé.
Jean-Paul