Si les diverses polémiques sur Frédéric Mitterrand ou l'avenir du fils cadet du Président on permis, temporairement, de faire passer au second plan l'action globale du Président et de son gouvernement, les français ne sont pas naïfs et continuent de la juger durement.
En effet, si les banques montrent une santé éclatante
"Le Crédit Agricole a annoncé à son tour mercredi qu'il allait procéder le 27 octobre au remboursement des 3 milliards d'euros prêtés par l'État français, comme l'ont déjà fait toutes les autres banques qui avaient bénéficié du soutien de l'Etat pendant la crise. La banque est le dernier établissement bancaire français à annoncer qu'il va rembourser les aides de l'Etat, après la Société Générale, BNP Paribas, Crédit Mutuel et la BPCE (née de la fusion entre la Caisse d'Epargne et la Banque Populaire). Elles avaient touché en tout 19,8 milliards d'euros pour faire face à la crise ... / ... " - Source Le Point
Et se préparent à recommencer comme aux plus beaux jours d'avant crise, comme l'explique Le Figaro : "... / ... Si certaines désirent envoyer des signaux forts de redressement de l’économie et de meilleure santé financière, d’autres ambitionnent de se détacher le plus tôt possible de cette tutelle étatique ... "
L'économie est atone et les pertes d'emplois ne laissent espérer rien de bon pour 2010.
Alors, que pensent les français de l'action de leur Président ?
Selon une étude BVA publie mardi pour Les Echos et France Info : "Globalement, les deux tiers des Français (65%) jugent "désordonnée" ou "inefficace" l'action du président de la République Nicolas Sarkozy face à la crise financière internationale alors qu'un tiers la jugent "appropriée" ou "rassurante"
Extraits :
" Près des deux tiers des Français (63%) ont le sentiment que l'action du gouvernement pour faire pression sur les banques pour les inciter à accorder plus de prêts aux particuliers n'a pas été efficace alors que seulement 26% d'entre eux sont d'un avis contraire.
Le même pourcentage (63%) pense que la politique économique menée par le gouvernement est plutôt mauvaise (42%) ou très mauvaise (21%) alors que 32% la trouvent plutôt bonne ou très bonne (2%) Les catégories populaires sont les plus pessimistes pour l'avenir. L'indice de dégradation de leur pouvoir d'achat est de -21 (30% déclarent une baisse contre 9% une hausse) contre seulement -10% pour les catégories supérieures (25% contre 15%) - Source AFP/Google
Désordonnée et inefficace ? Pas vraiment de bonne augure pour la grande semaine de l'adhésion lancée par l'UMP sur tout le territoire national !
Et pourtant, on continue à se saouler de paroles et déclarations chez les "populaires" puisque : "Pour Xavier bertrand, le Mouvement Populaire doit se recentrer sur ses valeurs : "Plus que jamais, nous devons montrer aux Français que nous restons concentrés sur leurs priorités [...] expliquer qu’on tient le cap des réformes, qu’on veut réhabiliter la politique, que nous ne nous éloignerons pas de nos valeurs et que nous ferons de la pédagogie"
Et pourtant, il semble que dans la perspectives de prochaines élections ou de rencontre avec leurs électeurs dans leurs circonscriptions, certains élus UMP commencent à se poser des questions ou à remettre en cause les grandes "réussites" de l'hôte de l'Elysée
Bouclier fiscal : " Dans un rapport présenté mercredi 14 octobre à la présidence de l'Assemblée nationale, le président (UMP) de la commission des lois, Jean-Luc Warsmann, demande de retirer la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) des impositions prises en compte dans le bouclier fiscal. Pour M. Warsmann, cette mesure est justifiée par l'ampleur "exceptionnelle" de la dette sociale. "Lutter contre cette dette est une cause nationale qui suppose la solidarité de tous, explique le rapport. La CRDS se distingue de l'impôt. Sa seule raison d'être est le remboursement de la dette sociale ... / ... " - Source Le Monde
Fiscalisation des indemnités journalières d'accident du travail
" Le Conseil économique, social et environnemental (CESE, ex-CES), dans un avis transmis, mardi 13 octobre, au président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et dont Le Monde a pu prendre connaissance, conseille l'abandon du projet de fiscalisation des indemnités journalières en cas d'accident du travail. Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, souhaitait introduire cette fiscalisation dans le projet de loi de finances pour 2010. M. Copé, qui en avait fait l'annonce à la veille des journées parlementaires de l'UMP, le 23 septembre, avait reçu le soutien du président de la République, Nicolas Sarkozy. Il assurait avoir également l'avis favorable du gouvernement sur cette mesure censée rapporter 150 millions d'euros ... / ... " Source Le Monde
Il faut dire que les informations ne sont pas bonnes en provenance du terrain. Témoin, cette autre étude du baromètre mensuel BVA-« Les Echos »-France Info-Absoluce
« Le bouclier de la crise, c'est terminé. » Telle est la conclusion du directeur général adjoint de BVA, Gaël Sliman, au vu des réponses des sondés sur l'action de l'exécutif. Quelle que soit la question posée dans le baromètre mensuel BVA-« Les Echos »-France Info-Absoluce, leur jugement est négatif.
Avec 63 % des mécontents, l'impopularité de la politique économique du gouvernement fait un bond de 4 points en un mois, retrouvant ses niveaux du printemps 2008.
Une très grande majorité des sondés considère que les mesures prises ces derniers mois ne vont « pas dans le bon sens pour limiter les effets de la crise » (60 %), qu'elles ne sont « pas en adéquation avec les préoccupations des Français »(70 %), ne profitent « pas équitablement aux salariés, aux patrons et aux actionnaires »(71 %) et ne profitent« pas équitablement à tous les Français »(83 %).
L'impact du « bouclier fiscal »
Les mêmes questions avaient été posées en février dernier, et, en huit mois, le nombre de déçus progresse notamment sur les deux derniers points ayant trait à l'équité. Et ce, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. L'impact négatif sur l'opinion du « bouclier fiscal », adopté à l'été 2007, continue de faire son oeuvre. Et les rappels à l'ordre répétés du chef de l'Etat sur les rémunérations des patrons n'ont manifestement pas convaincu.
Ce faisant, le jugement sur l'action de Nicolas Sarkozy lui-même face à la crise est de plus en plus sévère. Les Français sont de moins en moins nombreux à la trouver « appropriée » (17 %, - 3 points par rapport à octobre 2008) et « rassurante » (16 %, - 2 points en un an). Là encore, les appréciations négatives dominent, 27 % des personnes interrogées optant pour « inefficace » et 38 % pour « désordonnée ». Cette dernière appréciation augmente de 7 points en un an. « Sans doute l'impact de la rentrée difficile de l'exécutif », note Gaël Sliman ... / ... " Source Les Echos
Et dans les promesses qui tournent au fiasco, il y en a une sur laquelle le gouvernement est assez discret et qui était une des promesses phares du candidat Sarkozy : La baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration
Il est bon de relire ce que disait Nicolas Sarkozy alors candidat dans un discours prononcé à Marseille le vendredi 1er décembre 2006 à l'occasion du Congrès de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie
" ... / .. Si je suis élu, j’en prends ici l’engagement devant vous et nous mettrons, croyez-moi, toutes les chances de succès de notre côté. Cette modification permettra alors à la France d’harmoniser à la baisse ses taux de TVA en matière de restauration, dans le cadre d’un accord global qui est à définir. Mais pour moi, l’objectif sera très clair : que la réduction de la pression fiscale ait un impact global, sur les prix pratiqués, sur le nombre d’emplois dans le secteur ... / ... et sur le niveau des rémunérations pratiquées dans l’hôtellerie. A mes yeux, si l’Etat accepte de se priver d’une recette fiscale importante, c’est à la condition d’un accord gagnant-gagnant avec la profession, les salariés et les consommateurs. - Source UMP
Résultat : "Trois mois après la baisse de la TVA dans la restauration, Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du commerce ne peut que constater l'échec de ce "cadeau" accordé aux restaurateurs. Annoncée avec fracas par Nicolas Sarkozy en avril, la baisse du taux de la TVA est passé de 19,6 % à 5,5 % en juillet. En contre-partie, les restaurateurs s'étaient engagés sur trois points : une baisse des prix (–11,8 % sur une sélection de produits, soit une baisse globale de 3 %), 40 000 créations d'emplois sur deux ans (dont 20 000 jeunes en contrats d'apprentissage) et enfin des négociations salariales" - Source Le Monde
Donc, " Hervé Novelli réunira mercredi les neuf syndicats de restaurateurs pour "faire le point" de l'application du "contrat d'avenir" signé dans le cadre de la baisse de la TVA, a-t-on appris auprès de son ministère. La réunion, convoquée en urgence mardi, se tiendra à 11h au ministère de l'Economie et des Finances. Il s'agit de faire le point de l'application du contrat d'avenir qui prévoyait que les restaurateurs s'engagent sur l'emploi, les prix et la modernisation du secteur en échange de la baisse de la TVA, passée au 1er juillet dernier de 19,6% à 5,5% " - Source Nouvel Obs
Et, il faut faire vite, car même la Cour des comptes a également épinglé la profession : "Dans son rapport, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), organe rattaché à la cour des comptes et présidé par Philippe Seguin, estime que la baisse du taux de TVA dans la restauration devrait permettre de créer 6.000 emplois "à long terme". De son côté, l'Etat s'est engagé avec les professionnels à créer, sur deux ans, 20.000 emplois pérennes et 20.000 contrats d'apprentissage et de professionnalisation supplémentaires. Pour Philippe Seguin, le gouvernement s'est montré trop optimiste. Selon lui, les effets de la TVA réduite en terme d'emploi ne sont "pas démontrés".
Alors où part l'argent ?
"Selon un sondage Ifop réalisé pour la mutuelle de retraite Médicis auprès de 300 restaurateurs et publié vendredi, les restaurateurs ont été 70% à utiliser la baisse de la TVA pour "maintenir l'emploi", 65% à l'utiliser pour "baisser les prix", et 36% s'en sont aussi servis pour "améliorer leurs marges". 33% d'entre eux affirment que cela leur a permis d'embaucher et 27% déclarent également avoir augmenté les salaires ... / ... " - Source La Tribune
Une mesure/promesse qui rappelons le, a coûté 2,35 milliards d'euros aux finances publiques !
Il semble bien que le commentaire : "désordonnée" ou "inefficace" soit adapté ...
Crédit montage
Sarkoshow