C’est en tout cas ce qui me vient à l’esprit, ce jour alors que je tombe sur deux dépêches. La première nous vient des Etats-Unis : «Les salaires des banquiers frisent à nouveau des records». On y apprend que les rémunérations de ceux qui font travailler l’argent tout seul vont dépasser celles de 2007 pour atteindre 130 milliards de dollars, en progression de 20% par rapport à l’an passé. C’était ce matin sur le coup de 8h00.
Puis, c’est à 11h00 que Hans-Ulrich Bigler, le directeur de l’USAM, annonce, le bec enfariné et la bouche en cul de poule que «Le gel salarial doit être la règle». Bien entendu que ce gel s’applique aux employés des entreprises des secteurs des machines, de l’horlogerie, de la mécanique ou de l’électronique. C’est-à-dire à ceux qui travaillent pour produire des biens de consommation tangibles et qui ne se contentent pas de faire de l’argent avec de l’argent.
Soit, les banques américaines ne sont pas les banques suisses, mais je me réjouis déjà de voir comment les rémunérations vont évoluer dans ces dernières. J’entends d’avance le patron des patrons de banque, l’inénarrable Patrick Odier, justifier les appointements vertigineux des financiers par les «conditions-cadre du marché» et la menace de l’idée de voir partir les meilleurs golden boys sous d’autres cieux plus cléments. D’ailleurs je n’ai aucun mérite et je ne fais pas preuve d’une clairvoyance particulière ; j’ai simplement lu les déclarations de Brady Dougan, le patron du Crédit Suisse qui avançait le 8 octobre dernier : «Nous pouvons toujours faire plus, même si nous sommes en avance dans le mode de rémunération de nos cadres».
La crise n’a donc rien appris à ces gens-là et ceux qui vont la payer le prix forts et en tirer tous les enseignements vous sont très bien connu : c’est vous !
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