Une ville paisible de province un samedi après-midi. Poitiers entre brume et soleil. Soudain, 250 personnes surgissent et cassent des vitrines, des abribus, des distribanques. La peur fige les passants. Les forces de l'ordre sont débordées. Violence radicale. Peu importe le motif, ici l'opposition à un transfèrement de prisonniers. Ce qui questionne, c'est la capacité à organiser l'irruption du chaos. Ici, à Poitiers, cité alanguie loin des grands sommets mondiaux. En plein centre. Imaginons que de semblables scènes se reproduisent à Bordeaux, à Toulouse, à Nantes et j'en passe. Imaginons que tous les mécontentements, tous les ressentiments des Français méprisés s'agrègent peu à peu autour de ces noyaux durs. Imaginons les premiers blessés, les premiers morts, civils et militaires. Imaginons, le calme enfin revenu, le peuple tout entier voter pour une droite plus extrême. Ou tout au moins légitimer de nouvelles mesures ultra-sécuritaires. Imaginons qu'il s'agisse d'un coup monté par les Autorités au plus haut niveau pour assassiner la liberté... Cela s'est déjà vu, n'est-ce pas...