Le coureur cycliste Franck Vandenbroucke est décédé au Sénégal dans des circonstances obscures non encore élucidées. Il avait 34 ans. Certains médias belges n’hésitent pas à comparer sa mort à celle de Marco Pantani. Ce destin tragique est finalement conforme au personnage qu’il était devenu : un zombie prisonnier de tous les produits interdits.
L’éternel ‘espoir’ du cyclisme belge (et surtout wallon), proclamé sans retenue à l’aube de sa carrière « futur Eddy Merckx » par les médias, connut son heure de gloire en 1999 lors de sa victoire en solitaire à la célèbre classique Liège-Bastogne-Liège. Ce fut malheureusement et déjà le début de la fin, une fin d’abord peu perceptible par ses tifosi, le champion ne remportait plus de victoire prestigieuse. Et puis très vite ce fut la descente infernale avec affaires de dopage, licenciements et, pour l’anecdote, une incroyable usurpation d’identité qui aboutirent souvent devant les tribunaux sportifs et pénaux.
Triste fin d’un (z)éro. Un héros bien malgré lui. A qui la faute ? En premier lieu à l’intéressé lui-même, fantasque, imprévisible, indocile mais surtout fragile. A ses directeurs sportifs successifs au rang desquels le troublant Patrick Lefevere au début de sa carrière ? Peut-être pas mais sans aucun doute au milieu du cyclisme professionnel auquel il restait accroché, inféodé même, pour des raisons d’évidence pas toujours sportives.
L’émotion est grande chez les amateurs de cyclisme en Wallonie et aussi, je pense, en Belgique tout entière car, malgré ses turpitudes, le Frank suscitait la sympathie et la compassion, un peu comme un grand frère ou un fils à la dérive. Mais personne n’était dupe sur le destin qui l’attendait au tournant.
Malgré les cris d’alarme, combien de jeunes gars connaîtront-ils tôt au tard le tragique destin de Marco, de Franck et d’autres coureurs moins connus ou tout simplement anonymes ?
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Photo empruntée ici : http://docteursoccer.unblog.fr/