Un 4ème opérateur de réseau mobile au nom de l'équité, tribune utopique et virtuelle

Y a-t-il une agora place pour un 4ème opérateur de réseau mobile en France ?

Les compteurs ont été remis à zéro pour l'attribution de la 4ème licence UMTS. Souvenez-vous, l'Arcep a rejeté la candidature Free, filiale d'Iliad. Le grain de sable - doux euphémisme - qui enraye la machine ? La part fixe de la redevance fixée par la loi de finances soit 619 millions d'euros à reverser après 12 mois pour celui qui remportera le grisbi se verra attribuer la licence.

On prend les mêmes et on recommence.

Je vous le fais lentement pour que tout le monde suive.

• D'un côté l'Arcep rejette l'unique candidature pour non respect des critères concernant le paiement de cette redevance,
• De l'autre Free/Illiad dit "ça m'intéresse toujours mais 619 millions d'euros c'est trop cher ou alors étalez-moi ça dans le temps". L'une et l'autre des parties sont donc d'accord, ce critère n'est ni réaliste ni tenable. La preuve en est qu'il n'y a pas d'autre candidature.
• Free/Illiad demande donc pour la deuxième fois une révision de ce critère et lance un appel aux "pouvoirs publics" - les choses ont un nom souvent signifiant - "pour la mise en œuvre des conditions permettant l'émergence d'un 4ème opérateur mobile".

Et là, tel le témoin de dernière heure du fond de la salle s'écriant "je m'y oppose", Jean-Bernard Levy, Président du Directoire du groupe Vivendi fait les gros en s'écriant "halte-là, camarades, chers confrères, c'est hors de question !"

Je rappelle à ceux qui n'ont pas révisé leurs fiches d'histoire de la téléphonie que Vivendi, c'est 56% de SFR, heureux possesseur d'un côté du triangle 3G ; les 2 autres membres du club fermé étant Orange et Bouygues Telecom. Et d'ajouter " la France n'a pas besoin d'un 4ème opérateur de réseau mobile [...] Nous n'avons pas tranché la question de savoir si nous engagerions une action en justice" (sous entendu si Iliad obtenait un rabais ou un étalement).

Bien que pas invité au banquet, moi aussi du fond de la salle je m'écris :

" Qui t'a fait, Jean-Bernard, pour qu'ici tu oses affirmer que la France n'a pas besoin d'un 4ème opérateur de réseau mobile ? Moi j'affirme que "si" et ma voix porte autant que la tienne (moi aussi j'aime bien les effets de manche).
Et j'irais même plus loin, j'affirme qu'un 4ème opérateur aurait un si grand retard à combler par rapport au triumvirat Orange - SFR - Bouygues, en position dominante depuis des années, que cela exige compensation. Ce retard à combler pour une 4ème licence attribuée bien tardivement mérite ou un rabais ou un étalement. Et ce serait juste. Au nom de l'équité.
Au lieu de trembler et de menacer, conforte ton avance, SFR. La 4ème licence finira par arriver et avant la 4G... En cas d'innondation, apprends à nager plutôt que d'essayer d'obtenir réparation auprès de ceux qui ont donné les prévisions météorologiques, ils ne font pas la pluie et le beau temps. Et toi Free, si tu veux de nouveaux clients, tache de contenter ceux que tu as déjà et travaille la qualité de ton service."

C'est inéluctable, et il faudra donc s'y faire, SFR, le temps des chasses gardées sur les vaches à lait que nous sommes est compté. Et quand je dis SFR, j'embrasse Bouygues et Orange, et quand je dis j'embrasse, c'est peut-être un baiser d'adieu !
Parce que si Free (ou un invité surprise) devenait 4ème opérateur, on aura beau me dire que le service n'est pas fiable, moins sécurisé ou instable, j'irai quand même voir. Par principe. Et on sait tous que je ne serai pas le seul.

Après, libre à vous messieurs les opérateurs de me retenir ou de me reconquérir. Soit par des effets de manche dans de mauvais procès dont je me moque comme de mon premier téléphone mobile, soit en me proposant des produits qui m'intéressent. Demain, c'est moi qui choisirai et non plus vous qui m'imposerez vos choix. Votre choix, parce qu'aujourd'hui on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait encore de vraie concurrence. Si ? Vous allez bouger un peu plus ? A la bonne heure ! ;-)