Une étude parue hier montrait clairement que le P2P n'avait plus le vent en poupe chez les internautes, qui lui préfèrent largement le streaming (consultation en ligne). Elle ne montre pas pour autant que le piratage diminue, mais donne plutôt l'orientation des nouvelles pratiques.
Une autre étude va faire grincer des dents. C'est Brian O'Leary, fondateur du conseil d'édition Magellan Media qui présente l'analyse du piratage des titres de la maison O'Reilly, spécialisée dans les publications du monde de l'informatique. Dévoilée à Francfort, durant la conférence Tools Of Change (une première en Europe), cette analyse s'appuie sur 71 semaines de surveillance.
La conclusion est cinglante : les ouvrages non-piratés (en version imprimée ou numérique) montrent une tendance des ventes à la baisse, après un premier pic favorable. Mais entre la 19e et la 23e semaine, période à laquelle les titres ont commencé à être piratés, les ventes des ouvrages ont connu une hausse de 90 %.
« Vous pourriez vous attendre à ce que le piratage ait pour effet direct de réduire les ventes, que la courbe qui a commencé à diminuer avant le piratage diminue plus rapidement encore parce que les internautes ont accès à un contenu numérique. Dans un premier temps, nous ne nous attendions pas à une diminution des ventes, mais sûrement pas à une augmentation. Et moins encore à une hausse aussi forte », explique Brian.
D'autant que l'impact du piratage serait bien moins négatif que l'on le croirait. Les mauvaises langues trouveront toujours à redire en pointant que l'on comptait 21 ouvrages piratés contre 40/45 ouvrages non-piratés, en guise de repères. Mais l'étude ne reste pas moins pertinente et d'autant plus que les livres de O'Reilly ne contiennent pas de DRM. Et qu'à ce titre, ses livres seraient moins négativement touchés par le piratage que ceux des éditeurs qui en sont truffés.
« Nous ne sommes pas pro-piratage - nous croyons à la valeur de la propriété intellectuelle. Mais si le contenu piraté aide quelqu'un, c'est probablement une position commerciale viable. » Et les défenseurs des DRM... on les connaît.