Funny People était le film qui devait me faire découvrir une certaine frange du cinéma américain qui m’était jusqu’à maintenant inconnue : les comédies grasses. Jusqu’ici, je n’avais vu aucun film de Judd Apatow, aucun film avec Adam Sandler, c’était donc un pan culturel dont il était urgent de poser la première pierre.
Mention spéciale à Eric Bana .
L’histoire a de quoi attirer : plongé dans l’univers du stand-up, on découvre la vie d’une superstar du comique à qui il ne reste que quelques mois à vivre : Georges Simmons, cynique et narcissique comme il se doit, est campé par un Adam Sandler très juste. Seth Rogen lui donne la réplique avec brio en tant qu’Ira WIener, son assistant dévoué qui envie une telle carrière à succès et travaille dur pour mériter la sienne.
A l’entrée de chaque salle de cinéma diffusant Funny People, il faudrait installer un panneau : « attention, usage intensif de blagues sexuelles ». Car s’il y a bien une continuité tout le long des deux heures vingt de film, c’est bien l’humour répété sur la taille des pénis – et de ce qui s’en suit – des protagonistes.
D’ailleurs, chercher un autre fil conducteur serait vain puisque l’histoire est complètement décousue : après une heure de film, on s’éloigne radicalement de la maladie de George Simmons pour passer à autre chose, en l’occurrence les amourettes d’un homme qui croit avoir enfin trouvé le vrai amour.
Des thèmes intéressants sont abordés, comme la dure vie des débutants en stand-up comparée aux délires sur scène du comique reconnu mais condamné et seul à le savoir. Mais aussi le changement d’attitude des connaissances du mourant une fois qu’ils apprennent sa condition, ou les états d’âme de l’assistant maltraité par son égocentrique de patron. Beaucoup de choses, en somme. Mais tout est survolé juste assez longtemps pour que l’on se dise que Funny People est plus qu’une comédie. Voilà qui est dommage, tant l’humour du film est plaisant. Au delà des blagues sexuelles tout y passe, de la conditions des comédiens aux embrouillaminis de couple en passant par la vie de colloc.
Au final, tout est bien dans Funny People. Seulement, Judd Apatow veut faire trop de choses en un film; non seulement il se retrouve démesurément long, – c’est là qu’Adam Sandler sort une vanne – mais il perd tout cohérence. Tarantino a su couper son premier script pour donner deux films bien (True Romance et Tueurs Nés), Apatow a mélangé sa comédie romantique avec son traité sur la mort et cela donne un film moyen.
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