Je vous recommande la lecture de cet article publié par RUE 89. Au delà des 7 millions d'euros accordés à une entreprise qui pratique la délinquance environnementale, cette affaire interroge le fonctionnement de notre démocratie. Un engagement avait en effet été pris de ne pas lancer la France dans la course aux agrocarburants de 2ème génération sans bilan environnemental de la 1ère. Or, cet engagement n'a pas été respecté ce qui pose la question du pouvoir de Total.
Cette décision de passer à la 2ème génération est d'autant plus regrettable qu'elle est contraire à la lettre et à l'esprit du Grenelle de l'environnement. Aucun débat n'a eu lieu sur les questions posées par cette technologie présentée comme plus sûre que la 1ère génération. Il faut pourtant débattre de la fonction même de l'agriculture : a-t-elle pour vocation de nourrir et d'entretenir des espaces ou doit elle alimenter les réservoirs de voitures occidentales ? Il faut aussi débattre de l'intérêt et pas seulement des risques de ces agrocaburants. En d'autres termes, il faut éviter de commettre ici l'erreur commise sur les OGM : mettre la charrue avant les boeufs. Davantage de prudence et de débat paraît indispensable.