De Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais à Jean Sarkozy "Il vous a suffit de bien naître !"

Publié le 13 octobre 2009 par Gchocteau

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais s’appelle de façon plus simple Beaumarchais. Né le 24 janvier 1732 à Paris où il est mort le 18 mai 1799, il était un écrivain, dramaturge, auteur comique, éditeur, horloger, inventeur, musicien, politicien, espion, vendeur d’armes, révolutionnaire (pour la France et pour les Etats-Unis) et fut l’une des figures emblématiques du Siècle des Lumières.

Jean Sarkozy (Jean Sarközy de Nagy-Bocsa à l’état-civil français), né le 1er septembre 1986 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français. Membre de l’Union pour un Mouvement Populaire, il est conseiller général des Hauts-de-Seine pour le canton de Neuilly-sur-Seine-Sud depuis le 16 mars 2008, et dirigeant du groupe UMP-Nouveau Centre-divers droite du conseil général, depuis le 16 juin 2008. Son parrain religieux est Brice Hortefeux.

A priori, on voit mal comment le premier pourrait parler au second, ou vice versa. Et donc, lui asséner cette phrase, tirée d’une des œuvres de Beaumarchais...

« Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. ». Beaumarchais Le Mariage de Figaro.

Mes propos interviennent en pleine discussion sur la volonté de Jean Sarkozy de se présenter à la Présidence de l’EPAD (Etablissement public d’Aménagement de la Défense). Bien entendu, la volonté du fils de Nicolas Sarkozy ne rencontre pas que du soutien !

La probable élection de Jean Sarkozy, fils du chef de l’Etat, à la tête de l’EPAD, l’établissement public de La Défense, a déclenché une vague de protestations de l’opposition dénonçant une forme de "népotisme", tandis qu’à droite on a défendu la "légitimité" du jeune conseiller général des Hauts-de-Seine. France Info du 13/10/09

Or, mis à part son nom et son appétit féroce et véloce, il ne semble pas que le poste soit en rapport avec ses compétences. C’est d’ailleurs l’angle d’attaque de l’opposition pour dénoncer le népotisme sarkozyste !

Mais l’opposition y voit une forme de "népotisme". Jean Sarkozy n’a que 23 ans et une formation qui n’excède pas deux années de droit, et encore, non validées. Un bagage un peu léger estiment certains... France Info du 13/10/09

Il est quand même évident que l’ascension du petit Jean, fils de, sur le territoire qui a propulsé son père en politique, par le parcours que son père a utilisé (Mairie de Neuilly, conseil général des Hauts de Seine), relève plus d’une tradition monarchique que d’un processus démocratique et transparent, même si ce sont les élus des territoires qui votent (Libres de leur choix ?)...

Passons sur cette affaire qui traduit la vision des Sarkozy sur la vie politique française... Mais revenons à l’acte majeure de la politique de Sarkozy, son "fiscal act", le "bouclier fiscal"... Rappel !

95% des successions exonérées

Le texte prévoit la suppression totale des droits de succession pour le conjoint survivant, que le couple soit marié ou pacsé. Il relève également de 50.000 à 150.000 euros l’abattement pour les enfants, qui ne paieront des droits de succession qu’à partir de 600.000 euros de biens. Pour les frères, l’abattement est relevé de 5.000 à 15.000 euros, et pour les neveux et nièces, il est porté à 5.000 euros. Avec ces mesures, 95% des successions seront exonérées, au lieu de 85% actuellement.

Ces abattements s’appliquent pour la donation de biens entre vivants tous les six ans. Ainsi, selon le rapporteur général du Budget Gilles Carrez (UMP), « un couple ayant deux enfants pourra transmettre tous les six ans 600.000 euros ». 20 Minutes du 13/07/08

Sous des airs difficiles à comprendre, la traduction en langage simple et politique est que ce bouclier fiscal permet de contenter et sauvegarder une aristocratie économique, qui se transmette un capital financier important, sans que l’Etat n’y mette son nez... D’ailleurs, l’opposition ne s’y est pas trompé !

La gauche a déploré « le cadeau magistral » accordé aux plus riches. Arnaud Montebourg (PS) a rappelé que « 89% des successions étaient déjà exonérées de droits. Les 4% supplémentaires que vous souhaitez représentent 20.000 successions, qui bénéficient de 1,7 milliard d’allègement, soit un chèque de 85.000 euros pour chacune. » 20 Minutes du 13/07/08

Car en effet, les petits ne paieront toujours pas [1] et les riches peu !

Le taux d’imposition le plus élevé est de 40 % ; mais il ne s’applique à un héritier direct qu’au-delà de 520.000 euros. Les réformes des « donations entre vifs » intervenues depuis vingt ans - et accentuées par Nicolas Sarkozy - font qu’un ménage français peut aujourd’hui laisser à chacun de ses enfants environ 300.000 euros en franchise franchise d’impôt, et 500.000 euros supplémentaires faiblement imposés. Contreinfo du 09/07/07

Tout cela pour dire quoi ? Que Sarkozy à travers l’anecdote de son fils et à travers son bouclier fiscal promeut une vision, certes népotique, privilégiant les riches certes, mais surtout aristocratique et bien peu Républicaine [2] !

Nicolas Sarkozy, né Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, est issu par son père d’une famille de la petite noblesse hongroise anoblie le 10 septembre 1628 par l’empereur Ferdinand II de Habsbourg, était donc Pál Istvan Ernö Sárközy de Bócsa. En effet, son ancêtre, un paysan qui s’est battu contre les Turcs, n’a pas reçu de titre de noblesse, mais le droit de faire suivre son nom de celui de son village d’origine et l’usage d’un blason.

Les réflexes ont la vie dure !