"District 9" est un coup de bluff assez bien fait, une série B de science-fiction qui flirte avec la parabole sociale et économique, mais qui ne se détourne jamais de sa ligne de conduite prioritaire qui se résume en trois mots: action, action et action. On est ainsi tenus en haleine du début à la fin, avec une tension sur l'écran qui ne se relâche jamais.Il y a cependant deux grands bémols qui empêchent que notre adhésion ne dépasse pas le stade de sympathie bienveillante. Il y a d'abord ce choix de filmer l'histoire à la façon d'un documentaire réel, tout du moins en partie. Blomkamp ne fait pas là preuve d'originalité, l'approche est devenue monnaie courante depuis quelques années, ce qui est dommage, c'est qu'au lieu de favoriser la crédibilité des situations, cette façon de filmer a plutôt pour effet de clamer haut et fort leur artificialité. Heureusement, Blomkamp ne se restreint absolument pas à ce parti pris d'images prises sur le vif, à partir d'un certain moment, il dévie très fortement vers des modes de narration plus classiques qui permettent d'approfondir quelque peu la psychologie des personnages et leur tragédie.L'histoire, enclenchée de façon agitée et brutale, se développe ensuite avec beaucoup de fluidité pour se conclure dans un beau final à la Terminator, avec la promesse implicite d'une suite.Rien de bien nouveau donc, tous les rebondissements sont relativement convenus, mais c'est la fougue et l'agilité de la réalisation qui font qu'on passe un moment haletant de cinéma. Par ailleurs, quelle sacrée bonne idée de placer l'action dans les paysages secs et apocalyptiques des bidonvilles de Johannesburg!