S’il y en a bien un à qui on ne va pas reprocher de ne pas tout faire pour que la power-pop américaine retrouve le rang qui était le sien dans les 90’s, c’est bien Chris Walla, l’une des deux têtes pensantes des excellents Death Cab For Cutie, auteur l’an passé d’un album solo honnête. Quand il ne compose pas pour DCFC, Chris Walla travaille pour les autres, fouine sur internet à la recherche d’artistes à produire. La production, c’est son dada…et vu le flair et le talent du bonhomme, ça à l’air moins risqué que le tiercé.
Le dernier poulain déniché par l’écurie Walla se nomme Michael Benjamin Lerner, une sorte de Ben Gibbard (DCFC) en plus jeune et en moins talentueux mais au potentiel intéressant. Il a en effet composé à lui tout seul la totalité des titres de “Telekinesis !”, son premier album. Lui le batteur de formation, assure ici les parties de guitares, le chant, le piano, sans que l’on trouve matière à redire. Enregistré en à peine 15 jours (Chris Walla partait ensuite en tournée avec DCFC), l’album jouit d’une grande homogénéité mélodique et d’un savoir-faire indéniable au niveau du songwriting.
En 11 titres et 31 petites minutes, Michael Lerner nous fait voyager quelques dizaines d’années en arrière, à une époque où la power-pop US roulait des mécaniques dans les charts. A l’écoute de cet album de Telekinesis, on pense immédiatement aux Fountains of Wayne (Imaginary Friend ; Awkward Kisser), aux Posies (Look To The East ; Foreign Room)…et à Death Cab for Cutie sur Great Lakes, sur lequel on croirait entendre chanter Ben Gibbard. A côté de ça, on trouve également quelques titres moins évocateurs mais tout aussi réussis, voire meilleurs, à l’image de Coast of Carolina et Tokyo, deux excellents singles qui prouvent que la power-pop US a encore de beaux jours devant elle.