Michel Lafon, 2009 - 340 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Laurence Boischot et Sylvie Cohen
Je vous préviens, toute ressemblance avec des personn(ag)es ayant déjà existé serait purement fortuite !
Ever, seize ans, a perdu sa famille dans un accident de voiture, en plus de se sentir coupable, elle traîne un chagrin très, très lourd, limite un peu trop lourd au bout de 300 pages...Et pour ajouter à son conflit intérieur, Ever s'est réveillée de son coma avec un don de télépathe. C'est-à-dire qu'elle est désormais capable d'entendre les pensées des autres, de voir la couleur de leur aura et d'apercevoir des personnes mortes, comme sa jeune soeur Riley, qui n'a pas franchi le pont et flotte toujours dans l'entre-deux monde.
Bref, Ever a choisi de faire de sa vie un enfer. Elle a troqué son look de pom-pom girl pour des pulls amples avec capuche pour camoufler sa belle chevelure blonde, en plus elle porte des lunettes noires et elle écoute à fond de la musique rock sur son ipod. Tout pour chasser la cacophonie dans sa tête.
Et puis, tadam... arrive le nouvel élève, Damen. Un mannequin ambulant, un type d'une beauté inadmissible, avec un look de bad boy, mais charmant et incroyablement séducteur. La demoiselle en reste bouche bée (et manque tomber en apoplexie) lorsque son regard se pose la première fois sur lui.
Bah oui, ça rappelle insidieusement quelque chose.
Damen dégage en plus une sensation de bien-être ; dès qu'il l'approche ou la touche, Ever n'entend plus le monde autour, elle est même incapable de cerner ses pensées et ne perçoit aucune aura autour de sa personne. C'est troublant, mais la fascination efface le doute.
Ever tombe amoureuse, et pourtant Damen est un garçon mystérieux. Il va et vient, il semble mentir, il a une aisance remarquable, il fait même apparaître des fleurs comme par magie, tout ceci semble trop beau pour être vrai.
Charmant, fascinant... ce sont des termes qui reviennent pour qualifier l'histoire de ce roman, 1er tome d'une série de 5 ! (Argh, ça calme). La série connaît un gros succès outre-atlantique, notamment auprès des lectrices qui sont à peine sevrées du phénomène commençant par la lettre t.
Je ne nomme pas, surtout pas. J'en ai assez qu'on compare sans cesse, mais j'avoue que la matière première est crispante, le coup du lycée et de l'histoire d'amour entre une fille qui manque de confiance en elle et le garçon plus beau que dans un rêve, ça sent le déjà vu.
Toutefois, nous sommes ici dans un registre différent... bien qu'on flirte encore et toujours avec le paranormal. N'en cherchez pas davantage, certains trouveront que c'est limpide et aussi gros que le nez au milieu de la figure, moi je n'ai rien vu venir !
Franchement je ne sais pas si j'ai aimé, oui un peu et assez pour ne pas décrocher jusqu'à la fin, mais dans le fond j'ai trouvé l'histoire poussive et molle. Ever est une jeune fille agaçante, elle se flagelle à n'en plus pouvoir, c'est d'ailleurs interminable et agaçant, j'étais à deux doigts de craquer tant j'avais envie de lui secouer les puces, c'est bon, ça va cinq minutes, ça ne réveillera pas les morts, hélas. Et Damen, aussi beau soit-il, reste tout de même très pâle et sans consistance. J'espère que la suite étoffera son personnage, pour l'instant il lui manque un truc.
Parlons-en de la suite... j'imaginais une trilogie, mais cinq tomes c'est beaucoup. D'autant plus que pour l'instant la trame m'apparaît floue et plate. Voilà pourquoi je suis impatiente de lire le prochain (Blue Moon), en espérant y trouver plus de densité et de rebondissements, et pas uniquement des regards énamourés, du je t'aime, je te veux, non je te déteste, pars, ne reviens plus, pitié tu me manques, tu es mon Autre, et blablabla.
Aucun cynisme de ma part, j'assume avoir pris bien du plaisir à lire ce livre tout en lui trouvant des défauts et, par la même occasion, une voie ouverte pour me poser trop de questions. Je crois aussi que j'attendais plus de cette série follement encensée et qui s'affiche partout sur les blogs anglo-saxons.
Mais je vais lire la suite, oui c'est promis.