J’ai reçu une réponse sur une de mes notes du samedi, 10 janvier 2009 sur « La Présidente de l’AFM scandalisée par la TV ???? »
Mon interlocuteur semblait me reprocher mon regard critique, puisqu’il se prétendait lui-même bénévole au sein d’une association d’handicapés et insistait sur le point qu’il n’était pas nécessaire de critiquer les efforts positifs de tous ces merveilleux bénévoles qui s’investissent dans un combat aussi délaissé par le système.
Je tiens à répondre à cette personne qu’elle a tout à fait raison, mais, est-ce pour autant que nous devons taire les fourberies et les abus, les arnaques et les profiteurs qui s’enrichissent personnellement sur le dos des victimes en se fichant bien du combat qu’ils sont sensés défendre ?
Le gouvernement a une responsabilité constitutionnelle à l’égard des Français, de tous les Français, normaux ou handicapés, et il est certain qu’il devrait allouer plus de budgets pour financer la recherche, car nul n’est à l’abri d’un accident.
Mais le gouvernement fait le jeu des grands Laboratoires, et les malades incurables ne sont pas rentables pour les labos, surtout des handicapés qui le resteront sans grand espoir de rémission de leur pathologie.
Alors, comme Pilate, l’État s’en lave les mains et organise des foires aux dons, pour faire pleurer dans les chaumières et pousser les êtres généreux à participer à un effort financier indispensable et national avec ces campagnes de dons et de fausse gentillesse de la part des animateurs de la TV, qui eux, ne sont pas bénévoles et touchent d’importants cachets sur les sommes collectées qu’ils pourraient avoir la bonté de remettre à ces associations, mais non, ce sont « les sousous dans la popoche » et seulement dans la « popoche », appelons un chat un chat, un animateur TV reste toujours assujetti à ses cachets quoiqu’il fasse, pleurer dans les chaumière ou faire rire dans les rizières, les handicapés, il s’en fout, c’est du business.
Ah oui c’est vrai, merci de me rappeler que ce n’est pas bien de critiquer, mais ce n’est pas bien de mourir idiot non plus, quoique, Jésus ne disait-il pas :
- « Heureux les simples d’esprit car le royaume des cieux leur appartient… »
Il avait tellement raison :
Le simple d’esprit croit naïvement à la magie et au succès, alors que le terre à terre pragmatique se concentre sur l’essentiel et applique un développement empirique mais visionnaire qui n’épargne personne, et je refuse de croire à Blanche Neige et aux 7 nains, pardonnez-moi les enfants, mais Blanche Neige est morte empoisonnée par sa sorcière de belle-mère et elle ne se réveillera jamais, et le Docteur Troy de « Nip Tuck » pourra se faire « cryoniser » en attendant un traitement contre le cancer, il ne se réveillera pas non plus, c’est la vie !
Nous avons trop tendance à oublier que l'état agit comme une grande entreprise qui va là ou ça lui rapporte.
Ce que mon interlocuteur sous entendait, c'est que, sans les bénévoles, il n'y aurait pas grand-chose ?
C’est vrai, que ferait les associations caritatives sans bénévoles ?
En même temps, les bénévoles font un travail qui pourrait être réalisé par un chômeur qui pourrait également gagner sa vie et nourrir sa famille, mais c’est un autre problème, les bénévoles qui volent le travail en empêchant justement les embauches, pour combler l’ennui de certains retraités.
Il faut donc s'en prendre à l'état qui gère et redistribue l’impôt du contribuable et qui, au lieu de dépenser 200 000 € pour une tente et des petits fours à l’hôpital de Villejuif, pourrait directement les verser aux personnes nécessiteuses, mais non, il faut bien en profiter un peu lorsque l’on a le pouvoir, tout comme Jacques Crozemarie, l’ancien président de l’ARC (association pour la lutte contre le cancer) qui engageait des chercheurs sur des contrats RMI, qui détournait à son profit des sommes faramineuses ; nombre d’amis médecins le savaient avant que la presse n’en parlent, et tous me disaient ne pas comprendre pourquoi on en parlait si tard…
À présent mon interlocuteur critique les égoïstes qui se désintéressent du handicap, mais s’il n'était pas concerné par le handicap, aurait-il le même enthousiasme ?
Si Lino Ventura, ancien champion olympique de lutte et acteur magnifique n’avait pas eu une enfant handicapée, se serait-il autant investi dans ce combat ?
Nous sommes tous des égoïstes tant que nous ne sommes pas concernés directement.
Je me souviens, il y a 15 ans, lorsque j’étais harcelé sur mon lieu de travail, tout le monde se fichait bien de mon calvaire, riant en douce dans son coin, heureux d’y échapper, et puis après, ce petit monde venait se plaindre à moi des bourreaux qui se vengeaient à présent sur lui, ces autres, ceux qui m’ignoraient et qui considéraient que je méritai ce terrible sort à l’époque de mon martyr.
Mais de quel droit peut-on se réjouir d'une telle infamie ?
Je ne suis jamais arrivé à comprendre comment les gens pouvaient se sentir honorés de voir un frère humain s’humilier devant eux.
Gandhi
Et oui, la souffrance n’est pas uniquement l’apanage des malades ou des handicapés, toute l’espèce humaine souffre, des fois plus, des fois moins, mais elle souffre et je ne tiens pas à me lancer dans le débat de celui qui souffre le plus ou le moins, on souffre à son échelle, à son niveau, et sa douleur personnelle est toujours plus éprouvante que celle des autres, c’est une des caractéristiques de l’humain ne voir midi qu’à sa porte.
Et puis, tout à coup, ces lâches collègues comprenaient ce que j’avais subi, moi à qui ils avaient tourné le dos, mais c’était trop tard, j’avais perdu mon emploi et je devais apprendre à me reconstruire, seul, sans l’aide de personne, parce que les autres, n’aiment pas les victimes qui leur rappellent qu’ils pourraient bien en être un jour, peut-être, sûrement. La politique de l’autruche ne fait que retarder les échéances, qu’on se le dise.
Alors je crois qu’il ne faut pas stigmatiser les « égoïstes » c’est tout simplement humain, on dit bien que l’erreur est humaine, la lâcheté aussi.
Nous vivons une époque formidable…