"Depuis que je me suis lancé en politique, j'ai toujours fait l'objet de critiques. Quand on fait ce métier, il faut s'y attendre, s'y préparer. Mais je suis très déterminé, très motivé et j'observe que c'est surtout la gauche qui tire sur moi. Ce sont des attaques très partiales. On oublie vite, ou on fait mine d'oublier, que j'ai été élu conseiller général du canton de Neuilly-Sud au suffrage universel. Puis élu président de groupe au conseil général des Hauts-de-Seine par mes pairs. Depuis deux ans, je suis sur le terrain, je travaille, j'ai toujours été soutenu par ma majorité. Mais quoi que je dise, quoi que je fasse, je serai critiqué. Ce procès en légitimité, on me le fera toujours. Si je devais être jugé aux raccourcis, aux critiques, aux amalgames dont je suis l'objet, je serais probablement condamné à la perpétuité."A l’étranger, cette prochaine nomination de Jean Sarkozy à la présidence de l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense provoque des commentaires indignés et critiques. En quelques jours, la Sarkofrance est devenue la risée des commentateurs étrangers les plus influents. The Guardian parle de "népotisme", le Times d’"embarras", le Corriere della Serra de « continuité dynastique »
Un journaliste du Times se lâche sur son blog (rapporté par le Figaro) : «Sarko junior, qui passe sa licence de droit, a été élu l'an dernier au Conseil général de ce département [les Hauts-de-Seine, NDLR] à la réputation scabreuse. On lui a aussitôt confié la direction de l'Union pour un mouvement populaire de papa». En Chine, le journal télévisé s’amuse de l’affaire qui frappe la Sarkofrance, si prompte à donner des leçons de droits de l’homme.
Les pantouflages de proches du president (François Pérol, Stéphane Richard) avaient déjà dévalorisé l’image du président français chez certains de nos voisins. En mai dernier, le quotidien allemand Die Zeit célébrait à sa façon le deuxième anniversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy, avec un article intitulé « Quand Sarkozy joue aux marionnettes ». Le journaliste Michael Kläsgen notait : « Passer de la politique au secteur privé ou dans une entreprise publique avec le soutien du président ou d’un parti, cela n’a rien de nouveau en France. Il existe même un terme pour cela : le pantouflage*. Et pourtant le critère de choix s’est légèrement déplacé. Ce n’est plus la fidélité à un parti qui est décisive, mais la fidélité au président. Et il ne suffit plus de sortir d’une grande école comme l’ENA. Au contraire, cela risque même d’avoir un effet négatif. Sarkozy n’a paraît-il pas réussi le concours d’entrée et, depuis lors, n’aime guère les énarques.
Sarkozy fait danser ses marionnettes et crée son propre système de méritocratie*. Officiellement, le président accorde des promotions à ceux qui l’ont bien mérité ; d’autres parlent de népotisme. »
En France, l’affaire a pris son envol, notamment grâce à la pétition lancé par Christophe Grebert (32000 signatures lundi soir). L’opposition est montée, avec retard, au créaneau. A droite, les soutiens n’émanent que des fidèles, tels les époux Balkany. Frédéric Lefebvre a parlé de « procès d’intention ». "Cette attaque est pleine de sous-entendus, elle est indigne". Le secrétaire d’Etat aux Commerce, Hervé Novelli, a tenté d’expliquer que la présidence de l’EPAD n’était qu’une « fonction honorifique ».
Libération rappelait samedi d’autres pantouflages familiaux, moins exposés en Sarkofrance : François Guéant (32 ans), fils du secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a émargé au cabinet de Rachida Dati. Thomas Devedjian, fils de Patrick le ministre de la Relance, a été nommé directeur du Fonds Stratégique d’Investissement, mis en place par Nicolas Sarkozy pour investir dans les projets de relance…
Rappelez-vous les belles promesses du père, en 2007, pendant la campagne présidentielle : « je veux que les nominations soient irréprochables ».
Sarkozy et ses nominations irréprochables
par politistution
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