C’est le cas de celui qui vise actuellement Frédéric Mitterrand. D’abord accusé de pédophilie par la fille de l’homme du « détail », une accusation appuyée sans tarder par quelques bonnes âmes de droite, pieuses et confites genre Boutin et quelques beaux esprits (?) de gauche genre Hamon ou Hammadi (voire Valls ou Montebourg qu’on connaissait plus avisés) ; accusé ensuite de tourisme sexuel, expression qui dans l’esprit de la plupart des Français s’amalgame à la pédophilie tant il est vrai que la prostitution dans certains pays est liée à la misère et implique souvent des enfants ; accusé maintenant de soutien à de jeunes violeurs réunionnais dont l’un est le fils de son ancienne maquilleuse et son filleul…
Qu’on ne se méprenne pas, f.Mitterrand (comme certains, j’écrivais déjà l’initiale de son prénom avec une minuscule, histoire d’éviter toute confusion) n’est pas quelqu’un que j’apprécie particulièrement. Je trouve son style oratoire un peu pompeux, sa façon télévisuelle imitée de Zitrone, davantage adaptée au cirage de pompes princières qu’à la défense et à la promotion de la culture française. Sa nomination à la Villa Médicis tout comme celle de ministre de la culture ne m’ont pas paru géniales.
Mais en la matière, et comme l’écrit Eric Fottorino dans son article « Chasse à l’homme » dans le Monde de la semaine passée, il faut revenir aux faits avérés : le livre de F.Mitterrand était connu ; il n’a pas violé ; son homosexualité est respectable ; s’il n’a pas menti sur l’âge de ses jeunes amants prostitués, le lynchage médiatique dont il est victime est une tache sur tous ceux qui, au nom d’intérêts mesquins, hurlent avec les loups en s’appuyant sur un tas de…