Management, motivation et ... reporting

Publié le 12 octobre 2009 par Nellym67

Avant de reprendre plus sérieusement la plume et le clavier sur les perspectives de l'emploi en cette fin d'année, je reviens brièvement sur les techniques de management en entreprise en période critique.
 
En effet, à l'heure où l'on favorise les jeunes (...) dans le Plan Emploi avec mesures d'urgence et projets à long terme, il est bon de s'interroger sur les effets pervers de la crise en termes de management. Parce que c'est bien beau d'accompagner nos jeunes sur les chemins de l'emploi, mais va savoir ce qui les attend...
 
Quand on voit ce qui se passe dans certaines entreprises dont les managers sont impliqués dans des épisodes tragiques (suicides, maladies professionnelles, stress, burn out, etc) alors qu'ils sont expérimentés, peut-être faut-il de préférence envisager la nomination sur des postes managériaux de jeunes qui n'ont jamais managé et donc n'ont pas pris de mauvaises habitudes, et qui n'ont jamais été managés non plus et donc n'ont pas suivi de mauvais exemples... ??? En tout cas, cela semble être une option choisie, et donc, on peut se féliciter de voir arriver Jean Sarkozy sur un poste hautement stratégique... Du haut de ses 23 ans, grâce à son passage brillant en 2ème année de droit (félicitations encore!),  il va apporter fraîcheur et renouveau des pratiques dans cet univers complexe, espérons que comme son père, il saura nous donner des leçons, à nous pauvres niais, ensuite.

Est-ce que cela est bien raisonnable? Devons-nous accompagner tous les copains et toute la promo de Jean, alias Sarko II, et les placer sur ce type de postes? That is the question...
 
Le magazine Liaisons sociales publie ce mois-ci l'interview de Michela Marzano, philosophe et spécialisée dans la réflexion sur le management et le coaching (qu'elle critique vivement) entre autres. Elle a publié en 2008 : Extension du domaine de la manipulation : de l'entreprise à la vie privée.
 
Dans cette interview, je relève plusieurs points intéressants :
- Elle explique à quel point la réussite professionnelle se confond aujourd'hui avec la réussite de sa vie. L'entreprise donnerait du sens à la vie. D'où l'intérêt pour les managers d'indiquer les directions à prendre à long terme pour mobiliser leurs équipes. 
A l'heure de la crise, les directions se sont profondément modifiées, les contradictions sont de plus en plus nombreuses : les objectifs changent sans arrêt, certains projets sont interrompus ou abandonnés brutalement, et qui est-ce qui est responsable quand tout cela ne fonctionne plus??? Euh... Les salariés. (managers et exécutants). Et les difficultés et échecs se répercutent dans la vie toute entière tellement l'emploi a pris de la place.
 
- Elle rappelle donc les avantages de la philosophie stoïcienne dans ces périodes complexes : nous pouvons effectivement agir sur les choses qui dépendent de nous, mais il subsistera toujours des domaines sur lesquels nous n'avons aucun pouvoir. "Aujourd'hui, on a tendance à croire qu'il n'y a pas d'alternative entre le volontarisme -"je veux, donc je peux"-, qui est un leurre, et l'immobilisme. C'est faux. Ce qui compte, c'est d'être en mouvement , même s'il existe une contrainte à l'intérieur de ce mouvement, des obstacles. L'important est de savoir les reconnaître pour les contourner".
En effet, on a tendance dans certaines entreprises, à croire que si l'état psychologique des personnes est soigné (parce qu'ils répondent qu'ils vont bien), ils pourront travailler mieux. Que les résultats dépendent uniquement des salariés et pas de l'environnement. Santé et rentabilité ne devraient pourtant pas être liés... Car on ne peut pas tout faire.

Le métier de managers est donc de plus en plus complexe et leurs responsabilités sont de plus en plus engagées dans l'évolution des salariés. Pourront-ils "tenir" ou pas? Impossible de gérer l'environnement externe, mais il faut continuer à encourager les salariés... sans tomber dans le piège de "faire comme si" ils pouvaient modifier leur environnement, sans les considérer comme des personnes qui "peuvent tout changer", sachant que c'est aussi ce qu'on attend d'eux-mêmes en ce moment. Et sans pour autant les inviter à se résigner.

Les Ressources "Humaines" prennent un nouveau sens : préserver l'humain dans la valse des objectifs de manière à préserver l'engagement et les capacités à progresser.

Accompagner les managers pour que le pilotage de la performance se réduise à du travail et non à des objectifs vitaux.

Le management change, les techniques doivent s'adapter...
 
 
Mais certains surdoués peuvent le faire dès 23 ans! Bravo encore à Jean Sarkozy à qui l'on souhaite une belle réussite en tant que patron manager... volontariste, et grande fierté de son papa, allergique à l'immobilisme...
 

Voilà à quoi ressembe un entretien... à éviter. Remettre l'homme au centre...