Cela devient un feuilleton à suspens. Presque chaque jour nous révèle une nouvelle surprise concernant le budget 2010. Ce furent d’abord les chiffres mensongers de Valérie Pécresse dans ses conférences de presse, à propos de la dépense par étudiant, qui l’ont conduite à avouer devant les journalistes : “je n’y comprends rien” (rapporté par Barbara Casassus de Science). La journaliste de Libération Véronique Soulé a publié un “desintox” très intéressant sur le sujet jeudi dernier : “Valérie Pécresse gonfle ses résultats”. Le même jour, le SNESUP a eu la confirmation par le cabinet de Pécresse que les documents budgétaires sont faux, puisque si on les suit il y aura une diminution de l’emploi public, alors que François Fillon s’est engagé à ce qu’il n’y en ait pas. Et aujourd’hui, l’UNEF relève que la promesse de Sarkozy d’octroyer un dixième mois de bourse n’est pas programmée dans le projet de loi de finances 2010…
Cela fait beaucoup d’erreurs pour un ministère censé gérer la science. A trop vouloir donner du brillant là où tout est terne, Valérie Pécresse s’emmêle les pinceaux. Ce n’est pas un comportement politique responsable.
Une opération transparence est une nécessité urgente. Il faut que des chercheurs indépendants du gouvernement puissent avoir accès à l’ensemble des données statistiques afin de dresser un panorama fiable de la situation. La statistique publique doit être indépendante du pouvoir politique, comme je l’évoquais dans ma tribune “Le chiffre et la démocratie” il y a quelques mois. Sinon, c’est la porte ouverte à toutes les mnipulations politiques.