"Cécilia et Nicolas Sarkozy annoncent leur séparation par consentement mutuel. Ils ne feront aucun commentaire."
15 mots, pas un de plus. On a connu le service de presse de l'Elysée, notamment David Martinon, nettement plus réactif et prolixe. Certes, la séparation, requalifiée (pendant que David Martinon restait bloqué sur le très brejnévien "aucun commentaire") deux heures plus tard en divorce, du couple présidentiel ne devrait pas être un événement national qui mérite que la communication élyséenne s'étende sur le sujet. Mais voilà, depuis déjà plus de cinq ans, Nicolas Sarkozy met en scène sa vie familiale au service de ses ambitions politiques, faisant ainsi de son (ex) couple un élément à part entière de communication, voire de politique. De ce fait, les Français étaient droit d'attendre un peu plus de transparence concernant la situation matrimoniale du chef de l'État, surtout quand elle se confond avec la diplomatie française. Un minimum de franchise aurait de plus évité à Nicolas Sarkozy de friser le ridicule en prétextant une angine blanche de sa femme pour excuser son absence au barbecue de George W Bush ou en maniant la langue de bois en Bulgarie en affirmant que sa femme n'avait pas fait le déplacement à ses côtés parce qu' "elle a été blessée par les polémiques qui ont suivi, en France", la libération des infirmières. D'autant plus qu'à en croire Le Monde, une convention de divorce, "à l'amiable", "était prête depuis plusieurs mois". Toutes proportions gardées on n'est pas très loin du "mauvais rhume" et du "bon coup de fourchette" qui ont emporté Georges Pompidou. Il faut croire que la rupture sarkozienne (en matière de politique s'entend) s'arrête là où commence l'omerta élyséenne…
Reste néanmoins une question cruciale qui confine au drame comme dans tous les divorces : qui va obtenir la garde de… la collection Prada ???