La meduse

   Quasi phosphorescentes, ses couleurs somptueuses

   S’épanouissent dans l’eau comme une fleur vénéneuse

   Et elle envahit l’espace d’une présence lumineuse.

   Elle vibre, elle palpite et joue de tout son corps

   Sans se décourager et de plus en plus fort

   Pour se faire désirer toujours plus et encore.

   Mais il faut dire aussi qu’elle est vraiment très belle

   Et proche et désirable, tous n’ont d’yeux que pour elle

   Et une grâce infinie qui sans peine les ensorcèle.

   La gélatine est câline et les amants à la pelle

   Se pressent sans arrêt tout autour et près d’elle

   Pour un important stock qui sans cesse se renouvèle.

   La méduse est très seule et voudrait bien qu’on l’aime

   Car ils ne reviennent jamais et c’est un vrai problème,

   Même s’ils en auraient tous hélas envie quand même…

   Mais malgré sa beauté nul ne peut la toucher

   A moins de s’équiper de gants ignifugés

   Pour contenir-éviter le risque d’être brûlé !

   D’intolérables souffrances menacent en effet

   Les kamikazes, les courageux, les plus motivés

   Ou tous les inconscients qui veulent la caresser.

   A mains nues le plaisir est forcément décuplé…

   Mais de fortes brûlures commencent par démanger

   Avant de vite former de grosses cloques boursouflées.

   A moins d’être maso personne ne souhaite rester,

   Et la méduse plaquée pleure sans discontinuer

   Condamnée malgré elle à un isolement forcé.

   Tu l’auras bien compris inutile de baver

   Car cet animal-là faut juste le regarder

   Et si un jour tu touches, c’est sûr que tu le paies.

   Tu ne veux pas le croire ? Essaie de l’effleurer

   Et tu seras étonné comment ça va chauffer...

   ‘Caliente !’

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