Bruxelles, 10/10/09- L'immigration revient assez souvent au cinéma. Thème récurrent certes, mais cette fois le metteur en scène marocain Hassan Benjelloun, aborde le sujet sous un nouvel angle à travers une production maroco-belge : ''Les oubliés de l'histoire''.
Ce film, qui sera prochainement à l'affiche des salles obscures, met en avant l'histoire émouvante, et non moins pathétique, d'immigrés clandestins et d'autres en situation régulière en quête d'accomplissement, d'amour et de stabilité. Rêve combien loin !
Le long-métrage, écrit et réalisé par le même H. Benjelloun, tout en apportant une preuve de plus que l'Europe est loin d'être ce paradis que les jeunes ''crédules'' s'imaginent, passe en revue les multiples clavaires que subissent ces hommes et femmes : exploitation, racisme, maltraitance, traite des blanches, entre autres.
''Tourné au Maroc et en Belgique, le film montre que l'Europe n'est pas cet Eldorado qu'on imagine. C'est un avertissement à ces jeunes crédules qui s'accrochent aux rêves chimériques'', déclare à la MAP, le metteur en scène marocain.
Une jeunesse ''exploitée et consciente que son unique chance de survie est de bien s'accommoder d'une réalité qui oscille entre cauchemar et espoir'', ajoute le réalisateur.
Co-produit notamment par le Centre Cinématographique Marocain (CCM), la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), 2M, la Société Bentaqerla, Radio Culture 3 et Imagifilms, ''Les oubliés de l'histoire'' est un film de société, où se nouent et se dénouent plusieurs tranches de vie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Maroc.
Il relate l'histoire de trois jeunes filles qui se retrouvent à la merci d'une mafia qui les exploite étroitement pour s'enrichir. Elles sont blasées par une société ''intolérable et agressive''
Dans le film, leur destin rejoint celui de quelques sans-papiers qui se font exploiter à mort, outre l'histoire d'amour entre Yamna et Azzouz, qui commence au Maroc et se poursuit à Bruxelles.
La mise en image d'un tel récit n'est pas chose facile, a-t-il confié. "Montrer les choses telles qu'elles sont n'est pas chose aisée. Il ne s'agit surtout pas de provoquer, de choquer, mais de révéler'', a-t-il expliqué.
Pour le cinéaste marocain, un autre défi de taille se posait : le casting. Les comédiens, qui campent les rô les dans ce film, étant de différentes nationalités : marocains, africains subsahariens, arabes et européens.
Au demeurant, la ligne directive puise dans le néoréalisme, en plus d'une recherche psychologique et intérieure de chaque personnage, selon Benjelloun.
Une panoplie de comédiens marocains dont Amine Naji, Meriem Ajadou, Abderrahim El Meniari ou encore Youssef Al Joundy donnent la réplique à des acteurs belges et français parmi lesquels Sacre Benoit, Claire Hélène Cahenmani, Paul Marie et Anaiss Moreau.
S'agissant des sites de tournage de ce film, bilingue en arabe et français, Benjelloun a fixé sa caméra dans les villes marocaines de Casablanca et Fès et la capitale européenne Bruxelles.
Réalisateur, doublé de la casquette de scénariste, Hassan Benjelloun est né en 1950 à Settat. Passionné du 7ème art, il suit à Paris, en 1980, des études de réalisation au Conservatoire Libre du Cinéma Français (CLCF) pour sortir, trois ans plus tard, son premier court métrage ''A sens unique''.
De retour au Maroc, il s'associe à quatre autres réalisateurs marocains pour créer ensemble le groupement de Casablanca, qui a donné naissance à cinq long-métrages, dont ''La Fête des Autres'', première fiction de Benjelloun.
Sa filmographie compte six autres longs métrages : ''Yarit ou le temps d'une chanson'' sorti en 1993, ''Les Amis d'hier'' (1996), ''Les Lèvres du silence'' (2000), ''Jugement d'une femme'' (2001), ''La Chambre Noire'' (2004) et ''Où vas-tu Moshé ?'' (2007).
MAP