Pierre Vinclair publie Barbares, dans la collection Poésie de Flammarion.
Popée, va-t-en mêler tes larmes d’aveugle aux gouttes
délogées qui payent, de honte et en silence, la rançon du chaos – presque rien.
Mais j’oublie que tu saignes, toi aussi, et tu dis : je suis le clochard
de l’Être. Que le sang de personne que tu laisses derrière toi est un fil d’Ariane
qui ne mène nulle part, sinon à la déchirure elle-même ? Que tu vis dans
les éclats. Pas dans un labyrinthe.
Autour la boue remplace la terre. Doucement ses pieds s’engouffrent au fond des
herbes vierges, coloriés par la vase. Il disparaît derrière les falaises – je chante.
°
revelatio
Il reprend et les baisse des yeux que l’on crut morts : incrustés dans la
boue, un sceau : des pas, qui témoignent ! Ils flèchent à l’Aveugle l’existence
d’un Peuple à rejoindre dans l’océan de terre gondolée et de bruyère
rachitique, un peuple…. une Forêt ! Levant un bras rageur, il crie
°
voix ancienne tu creuses
dans les matières
les galeries du sens qui vient une forme
que n’emprisonnent
plus les murets de la langue
°
épicure nomme les sons ils coulent perpétuellement des oreilles, grimacent le
réveil de la langue fusée depuis la gorge étouffée de touffus, égarés
misérables jusqu’à ce qu’ils se cognent et s’enchevêtrent, gardent la vibration
Alors elle redémarre, chenille au lieu brisé, la mélodie boiteuse du monde et
la science, elle, récupère les noms d’oiseaux
Pierre Vinclair, Barbares,
Flammarion, coll. Poésie, 2009, pp. 19, 34, 39 et 72
Bio-bibliographie
de Pierre Vinclair.
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