Rappel de la méthode:
- L’image présentée est identifiée.
- L’observation s’attache d’abord au décor général, couleurs, cadrage.
- Les détails et le sens de l’image sont enfin abordés : l’observateur s’efforce de proposer une interprétation et d’insérer l’image en contexte.
Le tableau du peintre Bruegel est intitulé « la Chute d’Icare » et s’appuie explicitement sur le célèbre mythe qui raconte la tentative de l’homme à s’élever vers le ciel.
A une extrémité de la toile, dans une zone d’obscurité, le « plongeon » d’Icare passe pratiquement inaperçu. En revanche, l’attention est attirée par les trois plans successifs du tableau qui baignent dans une lumière douce produite par le lever de soleil en fond. Ce sont les activités humaines qui s’imposent, le laboureur qui creuse son sillon (et dont la chemise rouge contraste avec le vert de la mer), le berger qui médite auprès de son chien et de ses moutons, le pêcheur qui lance son filet.
Au-delà de cette zone paisible et rassurante des activités humaines, la mer ouvre un vaste horizon dont le point de fuite est marqué par le soleil. Les bateaux au port ont les voiles gonflées et semblent prêts à l’aventure comme l’indique le gonflement des voiles. Il ne faut pas oublier qu’on est en pleine période de la Renaissance. Le monde est neuf, divers, passionnant à explorer... Ainsi, le regard du peintre est en surplomb et souligne la beauté et les promesses de cet univers en pleine transformation et riche encore d’espérances... A condition que les hommes continuent de prospérer en se détournant des utopies et en fructifiant les richesses qui sont à leur portée. Chose que n’a pas su faire le malheureux marginal Icare !